mercredi 21 juin 2017

Fatou Diome ou l’apologie du « diom »




Elle vit parmi eux. Elle n’est pas complexée, elle les regarde les yeux dans les yeux. Les regards méprisants, racistes et discriminatoires ne l’effraient guère.Fatou Diom en vraie « guélawar » a le courage de ses idées .Elle les couches sur du papier ou les défend devant les caméras sous le feu des projecteurs avec tact et sans tract. Son raisonnement est toujours correct, le visage serein, sur ses yeux, se lit une détermination hors du commun à rétablir la vérité. Une vérité historique écrite par des vainqueurs selon les intérêts de l’heure. « je suis là pour gâcher le sommeil des puissants » disait l’écrivaine lors d’un entretien avec Latifa Madani du journal Humanité. Dans cette entrevue la sénégalaise fustigeait le pillage des ressources des pays du Sud par les « riches» avec cette phrase choc : « Arrêtez l’hypocrisie, on sera riche ensemble ou on va se noyer tous ensemble».
La native de Niodior a une histoire atypique .Elle est née en 1968 dans le delta du Saloum au Sud ouest du Sénégal .Fatou Diome est élevée par sa grand-mère .A treize ans , elle quitte son village pour aller poursuivre ses études dans d’autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade par de petits boulots : elle va au lycée de Mbour , travaille comme bonne en Gambie et finit par entamer des études universitaires à Dakar .
A 22 ans , elle se marie avec un français et décide de le suivre en France mais elle divorce deux ans après .En 1994 , elle s’installe en Alsace et poursuit ses études à l’Université de Strasbourg.
En septembre 2004 , la chaine française de télévision lui propose de présenter l’émission nuit blanche , un rendez vous culturel à dominance littéraire. Très engagée et déterminée à redorer le blason du continent noir , elle sensibilise les jeunes africains qui considèrent l’occident comme un véritable eldorado par le truchement de son premier roman le ventre de l’atlantique publié en 2003.
Ce roman met en scène les rêves d’émigration des jeunes sénégalais .Il a une dimension autobiographique , les lieux : son Niodior natal et l’Alsace ainsi que la vie de la narratrice coïncidant avec ce que l’on sait de la vie de l’auteur .
De par la pertinence des thèmes développés dans ses différents œuvres, Fatou Diome est très respectée dans le monde des arts et des lettres .Elle a reçu plusieurs distinctions dont le prix Liberaturpreis en octobre 2005 à Franckfort.Cette œuvre a aussi reçu en 2003 le prix des Hémisphères Chantal Lapicques.
Cette infatigable défenseuse de l’Afrique a encore séduit son monde par la pertinence de sa réponse à Marine Le Pen le 22 mars dernier.
Au micro de Mouloud Achour, elle déclarait avec conviction « je n’ai pas peur d’elle, c’est elle qui a peur de moi. Vous savez le rejet a toujours peur de l’amour. L’amour est plus fort que la haine et la culture est toujours plus forte que l’ignorance .Je crois en une France lumineuse qui se battra toujours pour ses valeurs parce que c’est pour ça que je la respecte. » Hélas le Sénégal et l’Afrique ont de quoi être fiers.
En 2017, elle a publié un essai intitulé Marianne porte plainte. La digne héritière des Mariama Ba , Mame Younousse Dieng et Aminata Sow Fall envoie un message fort aux jeunes du continent : « dans le désert , on peut toujours tomber sur une oasis. » Donc l’espoir est permis !

samedi 17 juin 2017

Sacré Francois Bugingo

Ses reportages ne sont que mirages


les dirigeants marseillais en Afrique le 19 juin



Le propriétaire Frank McCourt, le président Jacques-Henri Eyraud et le directeur sportif Andoni Zubizarreta sont attendus à Saly, au sud de Dakar, a expliqué à l’AFP le président des Diambars, Saer Seck.
« Il n’y a pas d’accord de partenariat pour l’instant, a précisé M. Seck. Mais dans le cadre de sa nouvelle vision, qui accorde notamment beaucoup d’importance à la formation, l’actuelle direction de l’OM effectue une tournée de prospection en Afrique. »
Le trio de patrons de l’OM est également attendu au Cameroun ou en Algérie pour visiter des établissements similaires, selon une source proche du dossier.
L’OM est en phase de consultation et pourrait soit nouer un partenariat avec un de ces clubs africains, soit s’inspirer de leur travail et créer son propre centre sur le Continent africain.
Inauguré en 2003 comme un centre de formation et une école pour les jeunes sénégalais, le projet Diambars a été lancé par M. Seck et trois joueurs professionnels, Bernard Lama, Jimmy Adjovi-Boco et Patrick Vieira.
Aujourd’hui son équipe première évolue en première division du Championnat du Sénégal, elle a même été couronnée championne en 2013.
Parmi les joueurs sortis des Diambars figure notamment l’ex-Lillois Idrissa Gueye, actuellement à Everton.

il vient de loin et il compte s'imposer

il a fait ses preuves .Keur Massar est entre ses mains , il va à l'assaut du département de Pikine.
Moustapha Mbengue le maire de Keur Massar est investi par le Président de la République Macky Sall sur la liste déparmentale de Benno Bokk Yakaar
Dans sa commune qu'il dirige depuis 2014 , il multiplie les actes et les gestes pour le bien être de ses administrés.Dans sa politique sanitaire , l'édile de cette croit en géographie et en démographie a récemment présenté une ambulance médicalisée et un corbillard.En plus de ces moyens de transport vitaux , il a offert  un conteneur de médicaments destinés aux massarois grâce à l'appui  de l'Ong espagnole REGALES DE AMOR


La proximité , une stratégie payante 

il est l'un des maires le plus présent sur le terrain .Joutes sportives , conférences religieuses , activités des mouvements estudiantins , il assiste à tout et apporte son soutien aux différentes couches sociales.Cette stratégie porte ses fruits puisqu'il est trés apprécié des massarois à l'instar des jeunes de la cellule stratégique de reflexion pour un deuxième mandat du Président de la République Macky Sall et du maire de Keur Massar Moustapha Mbengue Csr/2m





Le monde à l'envers

ou va le Sénégal ? C'est inquiétant des enfants qui insultent devant le regard complice des parents


jeudi 15 juin 2017

Fuite à l'anticipé de Philosophie Le SAEMS et le CUSEMS persistent et signent



Le SAEMS et le CUSEMS prennent  le contre-pied du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche.il y'a quelques jours  le directeur de l'office du Bac Babou Diakham a nié tout cas de fraude concernant l'anticipé de Philosophie 
Ces syndicalistes ont tenu une conférence de presse ce matin pour se prononcer sur le déroulement des épreuves anticipées de philosophie des séries littéraires. selon Abdoulaye Ndoye , le secrétaire du CUSEMS:" le 7 juin dernier, de nombreux professeurs ont eu la surprise de constater que le sujet n°1 proposé aux candidats des séries L, « La connaissance conduit-elle nécessairement à la liberté ? », correspondait mot pour mot au sujet sur lequel ils ont été interpellés la veille par des élèves jusqu'à des heures indues. " l'enseignant poursuit « Nombre d'élèves, on ne sait comment, étaient en possession de ce sujet, l'avaient partagé par SMS ou via Whatsap avec des amis. Certains d'entre eux, l'avaient envoyé à leurs professeurs ou étaient partis chez eux pour qu'ils le leur expliquent ou traitent. Ainsi, en divers endroits du pays, des collègues ont été interpellés comme en attestent incontestablement des messages et appels reçus sur lesquels, nous exposerons plus amplement ».Abdoulaye Ndoye est d'avis que ces pratiques ternissent l'image du système éducatif  :"De tels faits, s'ils restent  impunis, peuvent  pervertir le comportement de beaucoup d'élèves et développer chez eux une culture de la triche."

C’est dans ce contexte qu’il suggère  qu'« une enquête soit diligentée afin de situer les responsabilités, d'identifier les coupables et de les punir sévèrement, et que l'épreuve de philosophie des séries L soit reprise pour lever toute suspicion et restaurer l'équité entre les candidats .
Il a aussi demandé à tous les professeurs de philosophie de cesser toute collaboration avec l'office du bac jusqu'à ce que des gages soient donnés. 
« Pour toutes ces raisons, le CUSEMS et le SAEMS dénoncent la posture du Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche (MESR) qui, en choisissant de porter plainte contre X pour diffusion de fausses nouvelles, semble vouloir absoudre les coupables au premier chef et traquer des lanceurs d'alerte dont le seul tort est de ramener la confiance entre les acteurs du système »

Deux plumes d’or au service de la condition féminine

PORTRAIT CROISE : Mariama Ba et Mame Younousse Dieng
Leurs plumes ont charmé plus d’un par la pertinence des thèmes développés .Mariama Ba et Mame Younousse Dieng, deux figures emblématiques de la littérature sénégalaise aux styles différents avec une préoccupation commune l’amélioration des conditions féminines. Grace au livre « invention merveilleuse de l’astucieuse intelligence humaine .Signes divers , associés en sons , sons différents qui moulent le mot .Agencement de mots d’où jaillit l’idée , la pensée , l’histoire , la science et la vie .Instrument unique de relation et culture , moyen inégalé de donner et de recevoir » , elles ont pu analyser la société sénégalaise de sorte que leurs œuvres peuvent servir de miroir.

Elles sont nées dans des lieux différents, à des époques différentes, ces deux monuments des littératures aux plumes d’or ont longtemps  joué sur le sentiment des infatigables « dévoreurs » de livres .Par un génie créateur et un verbe tantôt ironique, tantôt comique, elles ont séduit, capté et marqué à jamais tant de générations qui aiment flirter les pages.
L’une Mariama Ba est née en 1929, elle a été élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957. En 1939, soit 10 ans après la naissance de Mariama Ba, Mame Younousse Dieng naquit dans la ville sainte de Tivaouane .Après avoir fréquenté l’école coranique et l’école française, ces deux dames deviennent des institutrices, des éducatrices par amour pour l’éducation et les lettres.
Mariama Bâ et Mame Younousse Dieng ont milité   dans beaucoup d’associations féminines en propageant l’éducation et les droits des femmes.
En 1979, Mariama Ba publie son premier roman aux Nouvelles éditions africaines, Une si longue lettre, dans lequel Ramatoulaye fait le point sur sa vie passée sous forme épistolaire, à l'occasion de la mort de son mari, abordant l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, il connaît un grand succès tant critique que public, et obtient le Prix Noma lors de la Foire du livre de Francfort en 1980.En 1992 , 13 ans après la publication d’une si longue lettre , Mame Younousse Dieng publie son premier roman intitulé l’ombre en feu , œuvre dans laquelle elle évoque l’amour , l’éducation des enfants , les castes au Sénégal..
Mariama Ba  meurt en 1981 d’un cancer avant la sortie de son deuxième roman, Un chant écarlate, racontant l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles.
Primordialement, leurs œuvres reflètent les conditions sociales de leur entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes, qui en résultent, tels que polygamie, castes, exploitation des femmes , l’opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux. La particularité de Mame Younousse Dieng, c’est son roman en wolof  « Awo bi », publié en 1992 à Dakar ainsi que  des poèmes et des traductions, par exemple, l’hymne national qu’elle a traduite en 1961. Elle s’en est allée le vendredi 1er avril 2016 à son domicile à Dakar après avoir dévoilé son style et ses sources d’inspiration « Je voudrais que mes héroïnes soient à l’image de la femme noire, africaine en général, sénégalaise en particulier, qu’elles représentent pleinement la Sénégalaise du 20e siècle pour transmettre à la postérité des modèles de femmes positives, courageuses, respectables qui, sans se donner en spectacle, triomphent de la méchanceté, de la bêtise, de l’adversité insensée », avait -elle confié  dans un  entretien. L’une a vécu 52 ans, l’autre 77 ans. Elles ont toutes les publié deux œuvres qui ont fini de les installer à jamais dans les cœurs des lecteurs

     Ces deux femmes de lettre racontées par Alioune Badara Bèye
« Le président de l’association des écrivains du Sénégal analyse les styles et comportements de ces deux monuments de la littérature africaine : « J’ai eu l’occasion de les connaitre toutes les deux, j’ai connu Mariama Ba vraiment au début des années 70 avec les nouvelles éditions africaines pour son premier roman une si longue lettre. Sur le plan de l’écriture il y a même des similitudes entre Mariama et Mame Younousse, parce que dans chacune de leurs œuvres il y a une dose de langue nationale, elles parlent d’épouse, de la famille, donc de la condition féminine. Pour Mame Younousse c’est la première romancière à écrire un roman entier en wolof. Donc cela est une différence entre les deux. Mais sur le plan de la thématique elles se rapprochent en général dans les thèmes de la condition féminine et à ce niveau je pense que ce sont des enseignantes qui maitrisent parfaitement la langue française. Mais quand même en lisant Mariama Ba on sent sur le plan culturel qu’elle est très enracinée, non seulement sur les conditions de vie, mais elle est également enracinée sur les difficultés de ces conditions. Maintenant il faut avouer qu’avec Mame Younouse, elle est brillante, mais ces œuvres ne sont pas inscrites dans le programme. Par contre elle aimait voir comment la femme sénégalaise vit dans la société etc. Donc les contraintes de la femme, ça je pense que en lisant ces deux femmes on se rend compte qu’un combat a été mené pendant longtemps de par leurs écritures et par leurs thèmes.
Sur le plan de leur personnalité
Mame Younousse était une personnalité très forte, elle était plus dure que Mariama Ba sur le plan de la réflexion. Mame Younousse quand elle n’était pas d’accord sur quelque chose, toute de suite vraiment elle vous le dit carrément sans nuance, mais avec beaucoup de politesse. Par contre Mariama Ba, sur le plan de la pédagogie elle était très souple et cela se sent dans les écritures d’ailleurs, le roman de Mariama Ba, c’est une ouverture d’écriture. Et on sent une certaine élasticité, parfois même légèreté dans ses écrits parce qu’elle était très sentimentale. Par contre quand on lit « Awo bi » avec Mame Younousse, elle est plus ferme sur beaucoup de position, mais cela n’empêche que leur combat se rencontre dans la quête du mieux-être de la femme sénégalaise. »

             Le sort de la femme, un combat commun
Elles sont des femmes intègres qui ont mis leurs plumes au service de la cause féminine durant toute leur vie. Qui ne se rappelle pas de cette fameuse déclaration de Mariama Ba ? « Si être féministe c’est défendre les intérêts de la femme alors je suis féministe » .Dans les années qui ont suivi l’indépendance de notre pays, les femmes n’étaient pas aussi nombreuses dans les partis politiques ou n’occupaient pas des postes de responsabilité. Ce que Mariama Ba a dénoncé dans une si longue lettre aux pages 118 et 119 : « presque vingt ans d’indépendance .A quand la première femme ministre associée aux décisions qui orientent le devenir de notre de notre pays ? Et cependant le militantisme et la capacité des femmes , leur engagement désintéressé ne sont plus à démontrer .La femme a hissé plus d’un homme au pouvoir .La femme ne doit pas être l’accessoire qui orne , l’objet que l’on déplace , la compagne qu’on flatte ou calme avec des promesses , elle est la racine première , fondamentale de la nation , où se greffe tout apport , d’où part aussi la floraison .Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. » Mame Younousse Dieng est dans la même logique que l’auteur d’une si longue lettre sur cette  question comme l’attestent ses propos : « Si  c’est réclamer les droits de la Femme sur le plan social, professionnel  et religieux, le respect réciproque tout en étant soumise à un mari raisonnable, responsable et respectable, je suis féministe. Je n’ai jamais réclamé l’égalité entre homme et femme car, quelque part, je me sens supérieure à l’homme en ce sens que lui, est incapable d’enfanter, or  c’est le plus  grand rôle qu’un être humain puisse jouer sur terre. Je suis l’alliée de Dieu pour la continuité des espèces. « Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom ». « J’applaudis à la vaillante lutte de mes sœurs pour l’émancipation de la Femme. Mais attention à la parité pour la parité. Mettons et maintenons les filles à l’école, encadrons les femmes adultes pour avoir assez de femmes aptes aux postes de responsabilité. Il se peut même qu’un jour  il y ait plus de femmes cadres que d’hommes cadres. Ne prêtons pas le flanc devant l’Histoire, en occupant des postes de responsabilité sans  en avoir la compétence requise. »


« Awo bi » : le roman en wolof de Mame Younousse Dieng

Mame younousse Dieng a eu l’incroyable inspiration et le courage du siècle pour écrire une œuvre en wolof sans doute rendue facile par l’amour qu’elle a pour sa langue maternelle où encore l’appartenance à un cayor où le verbe est succulent .La native de Tivaouane expliquait ainsi son choix : « J’ai vécu avec une famille de griots dont la maison faisait face à la nôtre. C’était une famille extraordinaire. Je crois que la source de mon inspiration, c’est cette famille dont la maison était comme une cour royale. Une vraie école de la vie où le wolof se chante en proverbes, sentences, dictons, calembours et contes, où le savoir se transmet en poésie. Le verbe volait  haut partout et dans tous les sens. » .Amoureuse de la langue wolof, la native de Tivaouane s’est longtemps battue pour la préservation de certaines valeurs africaines telles que : le cousinage à plaisanterie, la famille élargie et l’utilisation du cure-dent à la place d’une cigarette.  Elle avait compris que c'était la meilleure façon de toucher ses compatriotes. En faisant ce choix, elle a balisé pour nous, avec générosité et courage, le chemin de la résistance culturelle.
A travers cette œuvre, on sent que le retour aux sources est fondamental pour tout pays désireux d'émerger ou de se développer. C'est lui qui donne naissance à des femmes fortes, discrètes mais vaillantes à l'instar de Ndeela, héroïne de Aawo bi, "belle et séduisante au point de faire oublier aux hommes le nom de leurs épouses" et si vertueuse pourtant. Cet être idéal est pour l'auteure un vrai joyau. "Jikko jeet wurus là", écrit-elle, en effet. Mame Younousse Dieng incarnait à la fois la tradition et la modernité : ancrée dans sa propre culture avant de s'ouvrir aux autres pour parler de la mondialisation ou du "rendez-vous du donner et du recevoir" si cher à Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal. Elle aimait dire et répéter: "Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom". Une manière pour elle d'appeler tout un chacun "à jouer son rôle et sa partition dans l'édifice d'une nation''







samedi 10 juin 2017

Chant écarlate de Mariama Ba , une oeuvre posthume méconnu du grand public


Moins connue qu’Une si longue lettre, Chant écarlate, une publication posthume  est une magnifique œuvre le mariage mixte. Au-delà de la réflexion sur la différence culturelle dans le couple, ce livre nous parle d’attachement à sa culture, il nous parle des concessions que l’on doit les uns aux autres pour une vie en commun. Ce livre nous parle de tellement de choses que les gens vivent au quotidien.
La première partie du roman se fixe sur l’histoire entre Ousmane et Mireille. C’est là la mise en place du drame qui commence par une idyllique histoire d’amoureux qui se battent pour l’un pour l’autre. Ils se rencontrent sur les bancs d’un lycée dakarois et c’est le coup de foudre ultime. Ousmane Gueye, fils d’un ancien combattant, Djibril Gueye, un homme fier et de grande moralité. Ousmane est très proche de sa mère, Yaye Khadi, femme totalement vouée au bonheur de son mari et de son père. Ils sont très proches, au point où Djibril Gueye, le père, s’en inquiètera. 
Et ceci n’est pas neutre car la très grande proximité d’Ousmane d’avec sa mère va avoir un impact énorme sur ses choix – ou ses non-choix – dans son couple plus tard. La seconde partie du roman, elle, est fixée sur le couple Ousmane-Mireille et leur combat pour résister à la vie dans un milieu urbain entouré d’un environnement campé dans ses traditions.
 Mariama Ba décrit de façon magistrale le choc que peut ressentir Mireille face à l’envahissante présence de l’entourage d’Ousmane. Elle est fille unique, née et grandit dans un milieu aristocratique et elle se retrouve entourée d’amis qui viennent et partent sans s’annoncer, à tout heure, qui ne tiennent aucun cas de son chez elle, sont sans gêne et la considère à peine.
Avec une écriture magnifique, lyrique et belle. Un récit qui démarre en trombe et accroche le lecteur dès les premières lignes. Tout du long, Mariama Ba  tient en haleine ses lecteurs et leur enlève l’envie de décrocher. Selon Waly Ba, professeur de français au Lycée de Mbao : «  cette œuvre est inconnue du  grand public car elle n’est pas inscrite dans le programme éducatif mais ça n’enlève en rien sa pertinence. »