vendredi 19 janvier 2018

Diass attend son décollage

L’AIBD a commencé ses services, il y’a quelques jours. Diass le voisin immédiat ne sent pas encore l’impact de son implantation. Les populations estiment déjà que l’infrastructure ne change rien dans leur vie quotidienne, marquée par la précarité et le chômage des jeunes. Ces dernières qui craignent d’éventuels litiges fonciers réclament l’éclairage public.  « Des conditions dignes d’une ville aéroportuaire ».

Le ruban est coupé le jeudi 7 décembre dernier. Le décollage des avions a commencé dans la foulée. 5 jours après son inauguration, c’est le calme à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD). Le ciel est dégagé, sous le chaud soleil, le toit à la forme ondulée offre aux yeux une scène splendide. Pas d’avions dans les airs. Sur le sol, oui. Un sur lequel on peut lire Air Burkina est sur le tarmac. Sur le parking, une flopée de véhicules. Près de la porte du service d’accueil, des taxis peints en  blanc forment un long fil sous le regard figé et attentionné des agents de sécurité, parés de gilets oranges. Derrière eux, d’autres taxis, plus vieux et moins luxueux attendent des clients à côté des particuliers. De temps en temps le vrombissement des moteurs des bus Dakar Dem Dikk met fin au silence de cathédrale qui prévalait. Sous l’effet du vent, les drapeaux aux couleurs nationales suspendus sur des poteaux en fer flottent et renvoient de petits échos sonores. Pour ce qui est des voyageurs. Dans la matinée, ce n’est pas encore le grand rush, les quelques rares personnes tirent leurs charriots en compagnie des parents ou chauffeurs venus les accueillir. « J’ai conduit un homme et sa femme. Maintenant je retourne à Dakar», affirme Lamine Thiam, debout à côté de son taxi jaune-noir. De l’autre côté, une dame s’occupe du petit déjeuner .Elle est la seule vendeuse sur ce périmètre. Sacs de pain posés à terre, les bols sur une table, elle est entourée par des clients. « Il n’y a pas assez de vendeuses pour le moment, les services viennent juste de débuter .C’est ce qui rend un peu difficile les conditions de travail », laisse entendre un agent de l’aéroport, vêtu d’un  gilet  sur lequel, on peut lire 2AS (Assistance et Aide Services). Bâti sur une superficie de 42000m2, l’espace est grand, les bâtiments sont nombreux. En même temps que les services, des travaux sont en finition. En face d’un grand bâtisse en jaune faisant office de locaux du Trésor Public, un homme, assisté par une femme continue le pavage à côté de la latérite. Comme quoi, du travail, il en reste.
     Diass abrite AIBD mais l’euphorie du voisinage avec le nouvel aéroport semble baisser peu à peu. L’effet salvateur tant espéré par les habitants de la commune n’a pour le moment pas eu lieu. Les espoirs suscités par la pose de la première pierre en 2007 se révèlent progressivement chimériques. Les populations ruent déjà dans les brancards moins d’une semaine après l’ouverture. A bord de la route goudronnée, de nombreux tabliers se sont installés. La plupart sont des femmes. La vente de pastèques et d’autres fruits rythme leurs quotidiens. La poussière de la latérite soulevée par l’allure des véhicules ne les gênent guère. Dynamiques et motivées, elles font des va-et-vient avec leurs sachets d’oranges, d’arachides et de pamplemousses. Les usagers des transports en commun sont leurs principales cibles. En groupe, elles interpellent en chœur. Chacune d’elles veut ravir la vedette à l’autre. « Nous sommes proches du nouvel aéroport mais en réalité pour le moment, il ne nous sert à rien. A part le bruit des avions et le nom de Diass qui résonne quotidiennement sur les ondes des radios, rien de concret », confie Nafi Diouf, les yeux grands ouverts en balançant les mains tout en veillant sur sa marchandise. Assise sur une chaise à côté d’une boucherie, sa voisine n’hésite pas à lui emboiter le pas. Pour Astou, les promesses et avantages longtemps évoqués par les autorités n’étaient que du leurre. Néanmoins, la dame à l’ensemble wax bleu demande aux gens de ne pas vite aller en besogne. « Peut-être dans quelques mois les situations vont changer », espère-t-elle.
                           Colère et désespoir chez les jeunes
     En ce jour ouvrable, l’enceinte de la Mairie de Diass grouille de monde. Si certains sont assis sur des bancs en bois, d’autres font le pied de grue en attendant leur tour chez l’officier. A côté du bureau du maire, un agent de sécurité de proximité discute avec un jeune, des documents à la main. Vêtu d’une chemise Lacoste bleue sur laquelle, est écrite en blanc « Association des étudiants de Diass ». Amath Diouf est l’un des dirigeants de ce mouvement. En un tournemain, l’étudiant regroupe une dizaine de camarades. Avec une envie énorme de s’extérioriser, l’homme de petite taille déclare : « L’aéroport tant chanté a empiré notre situation. Quelques mois auparavant, beaucoup de gens issus de la commune travaillaient en tant qu’ouvriers mais depuis que les travaux sont achevés, ils ont arrêté le service. Nous sommes là, désemparés et désœuvrés», déplore-t-il, le visage ferme, sur un ton amer, le doigt pointé vers le bureau de l’élu municipal. A sa chute, ses camarades applaudissent avant que Khon Diouf en rajoute une couche « Notre mairie ne pipe mot alors qu’elle est censée défendre nos intérêts. Avec les 423 milliards investis, les conditions de vie des populations pouvaient changer. Tout ce qu’on peut dire pour le moment est que Diass ne profite pas de sa proximité avec l’Aéroport International Blaise Diagne ». En dehors du chômage, la population de Diass déplore le manque d’éclairage public qui les plonge dans la pénombre tous les soirs occasionnant des accidents. Un chauffeur de la compagnie équato-guinéenne nous a confié que des hommes et des femmes se sont couchés lundi dernier devant la grande porte de l’Aéroport International Blaise Diagne pour réclamer des emplois. Chez les populations, la coupe est déjà pleine.
                             Diass, « nouvelles terres bénies »
La Destination Diass se vend à merveille. Le foncier est sur toutes les lèvres. Les villages de Kessouk-hatt, Kathialick et Mbadatt ont été délogés pour la construction de l’aéroport. Après moult hésitations, ces populations ont fini par céder leurs terres malgré le poids traditionnel. La plupart d’entre elles pratiquaient l’agriculture. « Nous avons cédé nos terres héritées de nos ancêtres .Ce n’était pas du tout facile surtout avec la délocalisation du cimetière de Mbadatt (le site qui abrite actuellement le pavillon présidentiel). Nous tenons beaucoup à notre tradition », avance Ndiassé Ndiaye. Malgré la cession de ses terres, l’homme à l’ensemble bleu estime qu’avec la nouvelle infrastructure, la Commune de Diass est devenue plus attractive. Les murs sortent de terres, les maçons sont à pieds d’œuvre. Les nombreux chantiers attirent les attentions .Un phénomène consécutif à l’implantation de l’aéroport international Blaise Diagne selon Moussa Lo . « Les terres sont maintenant de plus en plus sollicitées Comme vous pouvez le voir, il y’a beaucoup de maisons en construction. Depuis des années, les étrangers veulent avoir des demeures dans cette localité très proche de l’aéroport. C’est une aubaine pour les vendeurs de briques, les quincailleries et les maçons. Je sens que pour le moment, Diass grandit », lance le gérant d’une quincaillerie, debout derrière son comptoir. L’impression est la même chez Abdou Diouf, un dakarois qui fréquente régulièrement cette commune pour des raisons commerciales. Un léger boubou traditionnel noir avec des lunettes de soleil qui protègent ses yeux, le natif de Pikine se projette déjà à la propre décennie. « D’ici dix ans Diass sera une grande cité .Vous savez les infrastructures de ce genre attirent les investisseurs. Dans quelques années, les jeunes pourront facilement obtenir des emplois sans avoir besoin d’aller à Dakar. Je pense que ce sera l’inverse. Certes les jeunes commencent à râler à cause des conditions de vie difficiles. Je leur demande d’être un peu patients, ça viendra », prédit-il.  
                        Des autochtones craintifs    
« Depuis des années, on constate que les chantiers poussent comme des champignons. Le problème majeur est que le plus souvent, on ne sait pas qui sont les véritables propriétaires », regrette l’étudiant Pape Diouf. Concernant ses probables futurs voisins, ses inquiétudes sont d’ordre sécuritaire. « Diass n’a pas de poste de Police, ni de Gendarmerie. Concernant la cohabitation, nous n’avons pas de problème mais il faut d’abord des préalables et surtout des concertations entre nos élus et nous .Il le faut absolument », ajoute-t-il. Abasse Dionne quant à lui craint des litiges fonciers qui risqueraient d’avoir de grandes conséquences sur la vie quotidiennes des gens. « Avec l’AIBD, les terrains sont devenus chers. Il faut 5 millions de francs Cfa ou plus pour en avoir. Certains peuvent en profiter pour vendre des terrains qui ne leur appartiennent pas pour se faire de l’argent. Les responsables municipales et domaniales doivent veiller à la préservation des terres avant que Diass ne s’embrase. Nous tenons tant à notre terroir et à nos us et coutumes ». Le sujet est sensible. Les rares personnes qui acceptent d’en parler, le font avec une grande prudence. « Dans les années 70, l’aéroport international Léopold Sedar Senghor n’est pas proche des maisons mais au fur et à mesure, des cités ont été construites tout autour. Maintenant avec la spéculation foncière, conséquence de la revalorisation terre, je crains le même phénomène à Diass notamment avec ceux prévoient des hôtels, restaurants et auberges», s’inquiète  Gorgui Diouf
                  Diass réclame l’éclairage public
C’est l’une des principales préoccupations des voisins de l’AIBD. Ils n’hésitent même pas à aborder cette question o combien important pour leur existence et le déroulement normal de leurs activités quotidiennes. Diass est traversé par la route nationale n 1.  Les nombreux réverbères installés tout au long de cette route n’ont pour le moment aucun impact pour les habitants et les usagers. Assise sur une chaise, à l’intérieur de sa modeste maison dépourvue de porte d’entrée. Mame Astou tient bon malgré l’âge. De sa main droite, elle tient un  pilon. Ses yeux presque couverts par son châle noir sont dirigés vers le mortier rempli d’herbes. Les mots sortent difficilement de sa bouche .Ce qui ne lui empêche pas de donner son avis sur la marche de sa commune. «  Je n’ai encore vu le nouvel aéroport. Je l’ai entendu à travers la radio. Avant l’aéroport, il fallait d’abord s’occuper de l’éclairage public. A partir de 19 heures, nous évoluons dans la pénombre. Ce qui est anormal selon moi ». Khon Diouf embouche la même trompette. Pour ce dernier, la commune de Diass n’est pas jusqu’à présent pas prête pour accueillir une infrastructure de cette envergure. « Certes un aéroport augmente la notoriété et attire les investisseurs mais je ne peux pas comprendre que la localité soit dépourvue d’éclairage public. Ça peut même être source d’insécurité. Les gens viennent de partout. Dans l’obscurité les risques sont plus nombreux, les tentatives des malfrats ont plus de chances d’aboutir ». A leurs inquiétudes et plaintes, s’ajoutent les risques permanents d’accidents dans cet axe très empruntées par les automobilistes. «  Certaines maisons ne sont pas loin de la route nationale .En plus, il y’a le marché. La nuit, nous envahit car les chauffeurs roulent à vive allure malgré l’obscurité. J’invite la mairie à prendre ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard », rajoute –t-il. Charité bien ordonnée commence par soi-même, dit l’adage, les très impatients Diassois crachent déjà du feu.
       
ENCADRE
Par souci d’équilibre, on a voulu avoir la réaction du maire de la commune de Diass, Alioune Samba Ciss. Après une heure d’attente à l’intérieur de la mairie, on n’a pas aperçu l’ombre de l’élu municipal. L’un des conseillers municipaux qui est parti lui faire part de notre présence n’est pas revenu non plus nous informer    


 

     

  

lundi 31 juillet 2017

Le club Robotech décomplexe l’ordinateur


Chez eux, rien ne se gâte, rien ne se perd, tout se transforme.  Ces polytechniciens récupèrent les machines vouées à la casse pour les réintégrer dans le circuit. Avec tact et talent. Leurs matières proviennent des poubelles.
    Les machines en panne, Ils ne les jettent plus. Les étudiants en génie mécanique de l’Esp les rendent utiles par le recyclage.  A la salle de technologies de fabrication dudit département,  il faut un peu de temps pour ouvrir les grilles, fermées avec deux  cadenas. Avant de tourner la serrure de la porte, à triple tour. L’accès n’est pas facile, c’est peut-être dû à son importance. Dans l’obscurité, on se croirait dans un  hangar. Tantôt, la lumière jaillit et dévoile un long tableau blanc avec plusieurs schémas qui nous plongent dans un univers scientifique. Des ordinateurs noirs encerclent une grande imprimante grise. Dans cet atelier, il faut être vigilant pour éviter le piège des fils. Ils sont nombreux et enchevêtrés à coté d’une imprimante 3D toute neuve.  « Les génies de la mécanique » fréquentent cet endroit depuis 2013.  C’est le lieu de travail et d’expérimentation du club Robotech. Les nombreuses chaises harmonisées avec la peinture jaune de la pièce ne sont pas occupées. Les 14 membres ne sont pas disponibles à cause des évaluations de fin d’année. Mais le coordonateur Mamadou Gueye tente seul de poursuivre le travail en attendant les autres. Debout, avec sa grande taille, l’ancien élève au Lycée Maurice Delafosse concentre sur son boulot du jour. Il se courbe sur une table où sont posés des perceuses, des tournevis, des moteurs, des clés, des claviers, des souris  et des unités centrales dépouillées. Avec un tournevis, il ouvre une vielle machine. Celle–ci est son occupation du jour. Mamadou enlève les pièces une par une et fait des tests à l’aide de son testeur multimètre. Cette expérience est le fruit de sa formation à l’ESP. Avec ses camarades, il a aussi participé à un stage à l’Agence universitaire francophone (Auf) .
       Le processus est simple. Il ouvre plusieurs machines, fait des tests. Les parties non endommagées sont conservées. Ensuite, il vérifie la compatibilité avec les éléments amassés. S’il n’a pas toutes les composantes, il fait recours à d’autres ordinateurs qui ne marchent plus. La phase la plus ardue est l’assemblage. Ça peut prendre des jours. Il faut  aussi des vérifications et plusieurs essais. Cette étape exige concentration et patience pour ne pas rendre vaines des heures de travail. « Nous ramassons les machines qui ne fonctionnent pas  pour les recycler. C’est un travail difficile qui prend du temps et de l’énergie. Nous nous enfermons dans ce laboratoire pour travailler en toute quiétude », déclare t-il les fils à la main, les yeux rivés sur sa table de travail.
     Ce recyclage n’a pour le moment aucun but lucratif. « Nos projets visent à montrer aux gens que l’ordinateur n’est pas aussi complexe que ça. Avant, c’était un mythe. Mais maintenant, nous avons réussi à ouvrir une machine, enlever toutes les pièces pour fabriquer d’autres », s’enthousiasme le coordonnateur du club ROBOTECH. A ce stade, ledit club a recyclé 5 ordinateurs. Ces derniers sont utilisés lors de l’impression des documents et autres travaux.
Hormis ceux de leur établissement, il apporte aussi cet appui à des lycées dans le cadre de leurs activités de fin d’année. Ce recyclage est aussi une manière de lutter contre les déchets mécaniques. « C’est aussi un moyen de préserver l’environnement », soutient-il.
   L’initiative et les actions du club sont bonnes même si certains étudiants fustigent le manque de communication. « Les membres de ROBOTECH font un excellent travail. Le principal problème reste le manque de communication. Beaucoup d’étudiants ne sont pas au courant de son existence. Et ce n’est pas normal. », constate Bamba Seck étudiant en deuxième année au département d’informatique dudit établissement. 
    A l’atelier technique du Cesti, l’ambiance détermine le milieu. Les ordinateurs en réparation attirent les attentions. Disques durs, claviers et batteries sont éparpillés sur une grande table. Des câbles, testeurs, et fils sont suspendus sur le mur. Les techniciens vaquent à leurs occupations. L’un d’eux, Alioune Badara Youme, considère ces travaux comme un pas important. « Avec le recyclage, les étudiants peuvent renforcer leurs capacités. Beaucoup de machines vouées à la casse dorment aujourd’hui dans les instituts » soutient–il le sourire aux lèvres. L’homme à la tunique bleue  estime que « ce projet est salvateur » pour l’environnement. A ce rythme, ces « doigts ingénieux de l’Ucad », ne comptent pas laisser un seul déchet mécanique polluer la nature.

samedi 1 juillet 2017

PORTRAIT DE Yann Ombadza Sammy Davis , meilleur élève du Concours Général 2017


Yann Ombadza Sammy Davis. Le gabonais d’origine s’est sénégalisé de par ses plats préférés : le « thiebou dieune », le « thiebou guinar », le « thiebou yapp », et le «  thiou ». Sans doute, il a apprécié le « thiebou dieun » sur la terre de Penda Mbaye ( Saint Louis) .Ce nom jusque là inconnu des sénégalais retentira le 20 juillet prochain au centre de conférences Abdou Diouf à l’occasion de la remise des prix aux lauréats du concours général 2017.
Cet élève de la classe de 1ère en Série L a totalisé 12 points et remporté le 1er prix de Géographie, le 1er prix Espagnol et 1er Accessit en Histoire. Agé de 17 ans , il a eu son brevet de Fin d’Etudes Moyennes en 2015 .
Entre 2013 et 2016, le brillant littéraire a réussi les examens la ( préparation militaire élémentaire) et  la PMS( préparation militaire supérieure). L’enfant de troupe qui se plait bien au pays de la téranga qui rêvait de s'engager dans l'armée gabonaise et travailler dans les relations internationales en choisissant comme option la défense et la sécurité du territoire ou dans les organismes internationaux comme l'ONU pour effectuer des missions de maintien de la paix partout dans le monde pourrait revoir ses plans : «Avec le titre de meilleur élève du Sénégal et les nombreuses opportunités qu'il occasionne m'ont fait repenser cette ambition dans le domaine civil c’est à dire les relations internationales sans être dans l'armée. » affirme t-il avec sérénité.
Yann Ombadza apprécie les grandes figures de l’histoire du monde telles que Nelson Mandela et Mahatma Gandhi qui ont longtemps œuvré pour un monde paisible. Arc bouté à ses études , le jeune potache aime aussi se divertir « je consacre la plupart de mes temps libre à la lecture ou à suivre des films, séries ou mangas( dessins animés japonais). Quelques jeux sur portable me permettent de passer le temps. Mais principalement ce sont les films, les series et les mangas. » a-t-il affirmé .Le sport , ce n’est pas du tout son domaine ; il ne joue ni au football , ni au Basket Ball .
Le jeune lauréat est un homme « humble, ouvert au dialogue , sociable et serviable » selon son ami Oumar Faye .Il a sans doute fait de la prière de l’enfant de troupe :  « Mon Dieu ,Mon Dieu donnez moi la gloire .Donnez moi la souffrance .Donnez moi l’esprit de sacrifice . Mon Dieu ,Mon Dieu donnez moi la gloire .Donnez moi la souffrance .Donnez moi l’esprit de sacrifice » un viatique , une philosophie , un mode de vie qui le rend si fort moralement et physiquement .
Cet enfant de troupe aime aussi la sape.Sa couleur préferée est le noir .Depuis son arrivée au Sénégal les moments qui l’ont le plus marqué sont la première fois qu’il a assisté  à un mariage à Diourbel « j'ai vu pour la première fois certains animaux » révèle avec fierté le jeune gabonais .Il n’oublie pas  son premier défilé à la fête de l’indépendance du Sénégal. Yann Ombadza Sammy Davis a pour idole l’ancien président américain Barack Obama .Pour connaitre le pourquoi de ce choix , le jeune gabonaise répond en ces termes « "nit ou jamm la"( je comprends assez le wolof rires ) et il a su bien gérer un pays aussi problématique que les États Unis. » . YES YOU CAN




PORTRAIT DE YAYE FILY DIOP LAUREATE CONCOURS GENERAL les débuts ambitieux d’une ascension

   

« J’ai l’ambition de servir mon pays à l’avenir et participer à son développement » déclare avec assurance la pensionnaire de la maison d’éducation Mariama Ba (MEMBA). Jeune mais pleine d’ambitions, l’élève en classe de 1ère S1, Yaye Fily Diop veut devenir ingénieur en pétrochimie à une époque où le pays a besoin de cadres dans ce domaine avec la découverte de plusieurs blocs pétroliers . La petite a du flair , elle a senti le coup.  « Je veux permettre au Sénégal de bénéficier pleinement de ses richesses » dit elle au bout du fil d’une voix douce, innocente mais optimiste.
Yaye Fily Diop n’a soufflé que 17 bougies .L’ancienne potache de l’école Immaculée Conception de Kaolack où elle a obtenu son certificat de Fin d’Etudes Elémentaires. Ce sésame à la poche, la kaolackoise quitte le Saloum royal pour l’ile mythique de Gorée à  la maison d’éducation qui porte le nom de sa référence : MARIAMA BA.
Cette année, elle a emboité le pas à son ainée Maguette Gueno Ngom .Yaye Fily Diop est lauréate du Concours Général 2017 avec deux (2) accessits : 1er accessit en citoyenneté et droit de l’homme, également 1er accessit en géographie. Une grande fierté pour elle qui recevra son prix le 20 juillet au centre de conférences Abdou Diouf  de Diamniadio devant le président de la République Macky Sall et la légende Aminata Sow Fall .
Taille fine, teint noir , le sourire facile , la scientifique est une passionnée des jeux vidéos . A ses heures perdues, la connexion la détend et l’envoie dans un autre monde .Celui du numérique .Certes calme et sereine, elle a le courage de ses idées. Son patriotisme, sa passion pour les études et son engagement en tant que jeune renvoient à la déclaration choc de son idole Thomas Sankara ,le  14 mai 1983 s’adressant aux jeunes de Bobo Dioulasso : « Une jeunesse mobilisée est dangereuse, une jeunesse mobilisée est une puissance qui effraye même les bombes atomiques. Il y en a qui possède les bombes atomiques et qui ont des problèmes avec d’autres peuples qui, eux, ne possèdent pas la bombe atomique, mais pourquoi ils n’osent pas l’utiliser ? Parce qu’ils savent très bien, parce qu’ils savent très bien, que dans ces peuples que osent les attaquer, ils trouvent une jeunesse mobilisée, une jeunesse à mourir.».Yaye Fily aime cet homme : « Thomas Sankara est un leader que j’apprécie pour son auto-dépendance , son courage et sa simplicité. » dit –elle fièrement
La native de Kaolack aime la sape .Sa couleur préferée est le bleu. En vraie « Ndiobène », elle raffole avec gourmandise le Yassa Guinar et le Mbakhalou Saloum qui lui rappelle ses origines. La lauréate du concours général de cette année est une musulmane pratiquante selon son amie et camarade de la classe Première S2 Ndeye Awa Guèye: « Yaye Fily est une fille pieuse. On prie ensemble, on a observé le jeune ensemble. » .Pour cette dernière, la locataire de la chambre 33 mérite amplement ce prix : « Ca ne me surprend pas .C’est une bosseuse .Elle fait pas partie des meilleures élèves de notre établissement. Lors du concours d’entrée, elle était classée 2ème .Elle est humble, gentille et brillante .Son seul défaut c’est qu’elle s’énerve vite parfois.Ca se comprend , elle a du caractère. » a-t-elle révélé, la voix étreinte d’émotions .
Yaye Fily Diop est une célibataire , son cœur est à prendre , si vous voulez lui faire plaisir , offrez lui des livres de mathématiques . Elle les « dévore » à cœur joie .



mercredi 21 juin 2017

Fatou Diome ou l’apologie du « diom »




Elle vit parmi eux. Elle n’est pas complexée, elle les regarde les yeux dans les yeux. Les regards méprisants, racistes et discriminatoires ne l’effraient guère.Fatou Diom en vraie « guélawar » a le courage de ses idées .Elle les couches sur du papier ou les défend devant les caméras sous le feu des projecteurs avec tact et sans tract. Son raisonnement est toujours correct, le visage serein, sur ses yeux, se lit une détermination hors du commun à rétablir la vérité. Une vérité historique écrite par des vainqueurs selon les intérêts de l’heure. « je suis là pour gâcher le sommeil des puissants » disait l’écrivaine lors d’un entretien avec Latifa Madani du journal Humanité. Dans cette entrevue la sénégalaise fustigeait le pillage des ressources des pays du Sud par les « riches» avec cette phrase choc : « Arrêtez l’hypocrisie, on sera riche ensemble ou on va se noyer tous ensemble».
La native de Niodior a une histoire atypique .Elle est née en 1968 dans le delta du Saloum au Sud ouest du Sénégal .Fatou Diome est élevée par sa grand-mère .A treize ans , elle quitte son village pour aller poursuivre ses études dans d’autres villes du Sénégal tout en finançant cette vie nomade par de petits boulots : elle va au lycée de Mbour , travaille comme bonne en Gambie et finit par entamer des études universitaires à Dakar .
A 22 ans , elle se marie avec un français et décide de le suivre en France mais elle divorce deux ans après .En 1994 , elle s’installe en Alsace et poursuit ses études à l’Université de Strasbourg.
En septembre 2004 , la chaine française de télévision lui propose de présenter l’émission nuit blanche , un rendez vous culturel à dominance littéraire. Très engagée et déterminée à redorer le blason du continent noir , elle sensibilise les jeunes africains qui considèrent l’occident comme un véritable eldorado par le truchement de son premier roman le ventre de l’atlantique publié en 2003.
Ce roman met en scène les rêves d’émigration des jeunes sénégalais .Il a une dimension autobiographique , les lieux : son Niodior natal et l’Alsace ainsi que la vie de la narratrice coïncidant avec ce que l’on sait de la vie de l’auteur .
De par la pertinence des thèmes développés dans ses différents œuvres, Fatou Diome est très respectée dans le monde des arts et des lettres .Elle a reçu plusieurs distinctions dont le prix Liberaturpreis en octobre 2005 à Franckfort.Cette œuvre a aussi reçu en 2003 le prix des Hémisphères Chantal Lapicques.
Cette infatigable défenseuse de l’Afrique a encore séduit son monde par la pertinence de sa réponse à Marine Le Pen le 22 mars dernier.
Au micro de Mouloud Achour, elle déclarait avec conviction « je n’ai pas peur d’elle, c’est elle qui a peur de moi. Vous savez le rejet a toujours peur de l’amour. L’amour est plus fort que la haine et la culture est toujours plus forte que l’ignorance .Je crois en une France lumineuse qui se battra toujours pour ses valeurs parce que c’est pour ça que je la respecte. » Hélas le Sénégal et l’Afrique ont de quoi être fiers.
En 2017, elle a publié un essai intitulé Marianne porte plainte. La digne héritière des Mariama Ba , Mame Younousse Dieng et Aminata Sow Fall envoie un message fort aux jeunes du continent : « dans le désert , on peut toujours tomber sur une oasis. » Donc l’espoir est permis !

samedi 17 juin 2017

Sacré Francois Bugingo

Ses reportages ne sont que mirages


les dirigeants marseillais en Afrique le 19 juin



Le propriétaire Frank McCourt, le président Jacques-Henri Eyraud et le directeur sportif Andoni Zubizarreta sont attendus à Saly, au sud de Dakar, a expliqué à l’AFP le président des Diambars, Saer Seck.
« Il n’y a pas d’accord de partenariat pour l’instant, a précisé M. Seck. Mais dans le cadre de sa nouvelle vision, qui accorde notamment beaucoup d’importance à la formation, l’actuelle direction de l’OM effectue une tournée de prospection en Afrique. »
Le trio de patrons de l’OM est également attendu au Cameroun ou en Algérie pour visiter des établissements similaires, selon une source proche du dossier.
L’OM est en phase de consultation et pourrait soit nouer un partenariat avec un de ces clubs africains, soit s’inspirer de leur travail et créer son propre centre sur le Continent africain.
Inauguré en 2003 comme un centre de formation et une école pour les jeunes sénégalais, le projet Diambars a été lancé par M. Seck et trois joueurs professionnels, Bernard Lama, Jimmy Adjovi-Boco et Patrick Vieira.
Aujourd’hui son équipe première évolue en première division du Championnat du Sénégal, elle a même été couronnée championne en 2013.
Parmi les joueurs sortis des Diambars figure notamment l’ex-Lillois Idrissa Gueye, actuellement à Everton.