mercredi 7 décembre 2016

ITALIE : Mateo Renzi jette l'éponge


Le premier ministre italien Matteo Renzi a démissionné ce lundi 05 décembre 2016.
Cela fait Suite au référendum du 04 décembre pour une réforme constitutionnelle
à l’issue de laquelle le Non a pris le dessus avec un taux de 60%.
Le désormais ex-premier ministre italien a prononcé ces mots ce matin « mon expérience de chef de gouvernement s’arrete là. » Sa  démission laisse présager une période d’incertitude à la fois politique et économique en Italie.


mardi 6 décembre 2016

Adama Barrow très "fraternel



Adama Barrow , nouveau "chouchou " du peuple gambien , face à Barka Ba de la Tfm évoque ses relations avec le Président Macky Sall " il est un frère , on s'est parlé , il m'a demandé si je parlerais Pulaar , je lui ai répondu que ma mère appartient à cette ethnie, on a discuté"
le successeur de Yaya Jammeh avance que la Gambie doit être le meilleur ami du Sénégal.

Cmu : Des mutuels de santé pour faciliter l’accès aux soins


Pour « assurer une prise en charge de qualité dans tout le territoire national », l’union départementale des mutuels de santé a tenu ce lundi à la chambre de commerce de Dakar son assemblée générale constitutive. Le directeur général de la Cmu Cheikh Mbengue a annoncé un appui de 41 milliards par le Japon dans le cadre de la prise en charge des populations.



La santé est une priorité pour tous .Quel que soit l’enclavement de la localité, les populations ont besoin d’une prise en charge sanitaire même si parfois les moyens font défaut. C’est ce qui a sans doute motivé la mise en place d’une union départementale des mutuels de santé. « Cette union doit prendre en charge les relations entre les mutuels de santé et les hôpitaux, là où les mutuels de base prennent en charge les relations entre les mutualistes et les centres de santé .Aujourd’hui, nous avons terminé le maillage du pays en mutuels de santé avec prés 660 mutuels de santé et des unions départementales qui sont en train d’être mises en place » a expliqué Cheikh Seydi Ababacar Mbengue, directeur général de l’agence de Couverture maladie universelle. Il Est d’avis que ces  unions départementales « vont permettre d’aller vers une prise en charge effective des populations sur l’ensemble du territoire » Cheikh Mbengue  affirme : « aucun sénégalais ne peut dire aujourd’hui qu’il est dans une commune dans laquelle il n’y a pas de mutuel de santé ».le directeur de la Cmu considère ceci comme une aubaine pour la population sénégalaise , il explique le principe de la mutualisation « avec les mutuelles de santé, la cotisation est de 3500 Francs Cfa par personne par an , complétée par l’Etat à hauteur de 3500 francs par personne. De ce fait la personne se retrouve avec 7000 francs, qui lui permettent d’accéder aux soins avec une couverture de 80% par la mutuelle de santé dans le but d’offrir une prise en charge de qualité aux mutualistes.» Initiée en 2013, Cheikh estime que la Cmu a un taux de couverture qui avoisine les 50% et pourrait atteindre les 75% en 2017.Concernant les 41 milliards mis sur la Cmu par le Japon, M. Mbengue déclare : « la communauté internationale a voulu écouter le message du président Macky Sall sur la couverture de maladie universelle .Elle considère que le Sénégal est aujourd’hui un pays qui sert d’exemple en ce qui concerne l’engagement pour la réussite de la Cmu. C’est dans ce sens que le Japon nous a octroyé ce financement qui va permettre de prendre en charge un certain nombre de dépenses en attendant que l’élaboration de la stratégie de financement de la Cmu nous permette de mobiliser des financements pour qu’à partir de 2018  , qu’on puisse y aller. »

                                                    

Deux dames, deux styles un idéal

Mariama Ba et Mame Younousse Dieng


Leurs plumes ont charmé plus d’un par la pertinence des thèmes développés .Mariama Ba et Mame Younousse Dieng, deux figures emblématiques de la littérature sénégalaise aux styles différents avec une préoccupation commune l’amélioration des conditions féminines. Grace au livre « invention merveilleuse de l’astucieuse intelligence humaine .Signes divers , associés en sons , sons différents qui moulent le mot .Agencement de mots d’où jaillit l’idée , la pensée , l’histoire , la science et la vie .Instrument unique de relation et culture , moyen inégalé de donner et de recevoir » , elles ont pu analyser la société sénégalaise de sorte que leurs œuvres peuvent servir de miroir.


Elles sont nées dans des lieux différents, à des époques différentes, ces deux monuments des littératures aux plumes d’or ont longtemps  joué sur le sentiment des infatigables « dévoreurs » de livres .Par un génie créateur et un verbe tantôt ironique, tantôt comique, elles ont séduit, capté et marqué à jamais tant de générations qui aiment flirter les pages.
L’une Mariama Ba est née en 1929, elle a été élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957. En 1939, soit 10 ans après la naissance de Mariama Ba, Mame Younousse Dieng naquit dans la ville sainte de Tivaouane .Après avoir fréquenté l’école coranique et l’école française, ces deux dames deviennent des institutrices, des éducatrices par amour pour l’éducation et les lettres.
Mariama Bâ et Mame Younousse Dieng ont milité   dans beaucoup d’associations féminines en propageant l’éducation et les droits des femmes.
En 1979, Mariama Ba publie son premier roman aux Nouvelles éditions africainesUne si longue lettre, dans lequel Ramatoulaye fait le point sur sa vie passée sous forme épistolaire, à l'occasion de la mort de son mari, abordant l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, il connaît un grand succès tant critique que public, et obtient le Prix Noma lors de la Foire du livre de Francfort en 1980.En 1992 , 13 ans après la publication d’une si longue lettre , Mame Younousse Dieng publie son premier roman intitulé l’ombre en feu , œuvre dans laquelle elle évoque l’amour , l’éducation des enfants , les castes au Sénégal..
Mariama Ba  meurt en 1981 d’un cancer avant la sortie de son deuxième roman, Un chant écarlate, racontant l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles.
Primordialement, leurs œuvres reflètent les conditions sociales de leur entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes, qui en résultent, tels que polygamiecastesexploitation des femmes , l’opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux. La particularité de Mame Younousse Dieng, c’est son roman en wolof  « Awo bi », publié en 1992 à Dakar ainsi que  des poèmes et des traductions, par exemple, l’hymne national qu’elle a traduite en 1961. Elle s’en est allée le vendredi 1er avril 2016 à son domicile à Dakar après avoir dévoilé son style et ses sources d’inspiration « Je voudrais que mes héroïnes soient à l’image de la femme noire, africaine en général, sénégalaise en particulier, qu’elles représentent pleinement la Sénégalaise du 20e siècle pour transmettre à la postérité des modèles de femmes positives, courageuses, respectables qui, sans se donner en spectacle, triomphent de la méchanceté, de la bêtise, de l’adversité insensée », avait -elle confié  dans un  entretien. L’une a vécu 52 ans, l’autre 77 ans. Elles ont toutes les publié deux œuvres qui ont fini de les installer à jamais dans les cœurs des lecteurs

    Ces deux femmes de lettre racontées par Alioune Badara Bèye
« Le président de l’association des écrivains du Sénégal analyse les styles et comportements de ces deux monuments de la littérature africaine : « J’ai eu l’occasion de les connaitre toutes les deux, j’ai connu Mariama Ba vraiment au début des années 70 avec les nouvelles éditions africaines pour son premier roman une si longue lettre. Sur le plan de l’écriture il y a même des similitudes entre Mariama et Mame Younousse, parce que dans chacune de leurs œuvres il y a une dose de langue nationale, elles parlent d’épouse, de la famille, donc de la condition féminine. Pour Mame Younousse c’est la première romancière à écrire un roman entier en wolof. Donc cela est une différence entre les deux. Mais sur le plan de la thématique elles se rapprochent en général dans les thèmes de la condition féminine et à ce niveau je pense que ce sont des enseignantes qui maitrisent parfaitement la langue française. Mais quand même en lisant Mariama Ba on sent sur le plan culturel qu’elle est très enracinée, non seulement sur les conditions de vie, mais elle est également enracinée sur les difficultés de ces conditions. Maintenant il faut avouer qu’avec Mame Younouse, elle est brillante, mais ces œuvres ne sont pas inscrites dans le programme. Par contre elle aimait voir comment la femme sénégalaise vit dans la société etc. Donc les contraintes de la femme, ça je pense que en lisant ces deux femmes on se rend compte qu’un combat a été mené pendant longtemps de par leurs écritures et par leurs thèmes.
Sur le plan de leur personnalité
Mame Younousse était une personnalité très forte, elle était plus dure que Mariama Ba sur le plan de la réflexion. Mame Younousse quand elle n’était pas d’accord sur quelque chose, toute de suite vraiment elle vous le dit carrément sans nuance, mais avec beaucoup de politesse. Par contre Mariama Ba, sur le plan de la pédagogie elle était très souple et cela se sent dans les écritures d’ailleurs, le roman de Mariama Ba, c’est une ouverture d’écriture. Et on sent une certaine élasticité, parfois même légèreté dans ses écrits parce qu’elle était très sentimentale. Par contre quand on lit « Awo bi » avec Mame Younousse, elle est plus ferme sur beaucoup de position, mais cela n’empêche que leur combat se rencontre dans la quête du mieux-être de la femme sénégalaise. »

            Le sort de la femme, un combat commun
Elles sont des femmes intègres qui ont mis leurs plumes au service de la cause féminine durant toute leur vie. Qui ne se rappelle pas de cette fameuse déclaration de Mariama Ba ? « Si être féministe c’est défendre les intérêts de la femme alors je suis féministe » .Dans les années qui ont suivi l’indépendance de notre pays, les femmes n’étaient pas aussi nombreuses dans les partis politiques ou n’occupaient pas des postes de responsabilité. Ce que Mariama Ba a dénoncé dans une si longue lettre aux pages 118 et 119 : « presque vingt ans d’indépendance .A quand la première femme ministre associée aux décisions qui orientent le devenir de notre de notre pays ? Et cependant le militantisme et la capacité des femmes , leur engagement désintéressé ne sont plus à démontrer .La femme a hissé plus d’un homme au pouvoir .La femme ne doit pas être l’accessoire qui orne , l’objet que l’on déplace , la compagne qu’on flatte ou calme avec des promesses , elle est la racine première , fondamentale de la nation , où se greffe tout apport , d’où part aussi la floraison .Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. » Mame Younousse Dieng est dans la même logique que l’auteur d’une si longue lettre sur cette  question comme l’attestent ses propos : « Si  c’est réclamer les droits de la Femme sur le plan social, professionnel  et religieux, le respect réciproque tout en étant soumise à un mari raisonnable, responsable et respectable, je suis féministe. Je n’ai jamais réclamé l’égalité entre homme et femme car, quelque part, je me sens supérieure à l’homme en ce sens que lui, est incapable d’enfanter, or  c’est le plus  grand rôle qu’un être humain puisse jouer sur terre. Je suis l’alliée de Dieu pour la continuité des espèces. « Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom ». « J’applaudis à la vaillante lutte de mes sœurs pour l’émancipation de la Femme. Mais attention à la parité pour la parité. Mettons et maintenons les filles à l’école, encadrons les femmes adultes pour avoir assez de femmes aptes aux postes de responsabilité. Il se peut même qu’un jour  il y ait plus de femmes cadres que d’hommes cadres. Ne prêtons pas le flanc devant l’Histoire, en occupant des postes de responsabilité sans  en avoir la compétence requise. »

            Chant écarlate, une œuvre posthume inconnue du grand public
Moins connue qu’Une si longue lettre, Chant écarlate, une publication posthume  est une magnifique œuvre le mariage mixte. Au-delà de la réflexion sur la différence culturelle dans le couple, ce livre nous parle d’attachement à sa culture, il nous parle des concessions que l’on doit les uns aux autres pour une vie en commun. Ce livre nous parle de tellement de choses que les gens vivent au quotidien.
La première partie du roman se fixe sur l’histoire entre Ousmane et Mireille. C’est là la mise en place du drame qui commence par une idyllique histoire d’amoureux qui se battent pour l’un pour l’autre. Ils se rencontrent sur les bancs d’un lycée dakarois et c’est le coup de foudre ultime. Ousmane Gueye, fils d’un ancien combattant, Djibril Gueye, un homme fier et de grande moralité. Ousmane est très proche de sa mère, Yaye Khadi, femme totalement vouée au bonheur de son mari et de son père. Ils sont très proches, au point où Djibril Gueye, le père, s’en inquiètera. Et ceci n’est pas neutre car la très grande proximité d’Ousmane d’avec sa mère va avoir un impact énorme sur ses choix – ou ses non-choix – dans son couple plus tard. La seconde partie du roman, elle, est fixée sur le couple Ousmane-Mireille et leur combat pour résister à la vie dans un milieu urbain entouré d’un environnement campé dans ses traditions. Mariama Ba décrit de façon magistrale le choc que peut ressentir Mireille face à l’envahissante présence de l’entourage d’Ousmane. Elle est fille unique, née et grandit dans un milieu aristocratique et elle se retrouve entourée d’amis qui viennent et partent sans s’annoncer, à tout heure, qui ne tiennent aucun cas de son chez elle, sont sans gêne et la considère à peine.
Avec une écriture magnifique, lyrique et belle. Un récit qui démarre en trombe et accroche le lecteur dès les premières lignes. Tout du long, Mariama Ba  tient en haleine ses lecteurs et leur enlève l’envie de décrocher. Selon Waly Ba, professeur de français au Lycée de Mbao : «  cette œuvre est inconnue du  grand public car elle n’est pas inscrite dans le programme éducatif mais ça n’enlève en rien sa pertinence. »
                   « Awo bi », un retour à la langue maternelle
Mame younousse Dieng a eu l’incroyable inspiration et le courage du siècle pour écrire une œuvre en wolof sans doute rendue facile par l’amour qu’elle a pour sa langue maternelle où encore l’appartenance à un cayor où le verbe est succulent .La native de Tivaouane expliquait ainsi son choix : « J’ai vécu avec une famille de griots dont la maison faisait face à la nôtre. C’était une famille extraordinaire. Je crois que la source de mon inspiration, c’est cette famille dont la maison était comme une cour royale. Une vraie école de la vie où le wolof se chante en proverbes, sentences, dictons, calembours et contes, où le savoir se transmet en poésie. Le verbe volait  haut partout et dans tous les sens. » .Amoureuse de la langue wolof, la native de Tivaouane s’est longtemps battue pour la préservation de certaines valeurs africaines telles que : le cousinage à plaisanterie, la famille élargie et l’utilisation du cure-dent à la place d’une cigarette.  Elle avait compris que c'était la meilleure façon de toucher ses compatriotes. En faisant ce choix, elle a balisé pour nous, avec générosité et courage, le chemin de la résistance culturelle.
A travers cette œuvre, on sent que le retour aux sources est fondamental pour tout pays désireux d'émerger ou de se développer. C'est lui qui donne naissance à des femmes fortes, discrètes mais vaillantes à l'instar de Ndeela, héroïne de Aawo bi, "belle et séduisante au point de faire oublier aux hommes le nom de leurs épouses" et si vertueuse pourtant. Cet être idéal est pour l'auteure un vrai joyau. "Jikko jeet wurus là", écrit-elle, en effet. Mame Younousse Dieng incarnait à la fois la tradition et la modernité : ancrée dans sa propre culture avant de s'ouvrir aux autres pour parler de la mondialisation ou du "rendez-vous du donner et du recevoir" si cher à Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal. Elle aimait dire et répéter: "Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom". Une manière pour elle d'appeler tout un chacun "à jouer son rôle et sa partition dans l'édifice d'une nation''
Avec le Soutien de Mame Fatou Kébé ( le Quotidien)