mercredi 7 décembre 2016

ITALIE : Mateo Renzi jette l'éponge


Le premier ministre italien Matteo Renzi a démissionné ce lundi 05 décembre 2016.
Cela fait Suite au référendum du 04 décembre pour une réforme constitutionnelle
à l’issue de laquelle le Non a pris le dessus avec un taux de 60%.
Le désormais ex-premier ministre italien a prononcé ces mots ce matin « mon expérience de chef de gouvernement s’arrete là. » Sa  démission laisse présager une période d’incertitude à la fois politique et économique en Italie.


mardi 6 décembre 2016

Adama Barrow très "fraternel



Adama Barrow , nouveau "chouchou " du peuple gambien , face à Barka Ba de la Tfm évoque ses relations avec le Président Macky Sall " il est un frère , on s'est parlé , il m'a demandé si je parlerais Pulaar , je lui ai répondu que ma mère appartient à cette ethnie, on a discuté"
le successeur de Yaya Jammeh avance que la Gambie doit être le meilleur ami du Sénégal.

Cmu : Des mutuels de santé pour faciliter l’accès aux soins


Pour « assurer une prise en charge de qualité dans tout le territoire national », l’union départementale des mutuels de santé a tenu ce lundi à la chambre de commerce de Dakar son assemblée générale constitutive. Le directeur général de la Cmu Cheikh Mbengue a annoncé un appui de 41 milliards par le Japon dans le cadre de la prise en charge des populations.



La santé est une priorité pour tous .Quel que soit l’enclavement de la localité, les populations ont besoin d’une prise en charge sanitaire même si parfois les moyens font défaut. C’est ce qui a sans doute motivé la mise en place d’une union départementale des mutuels de santé. « Cette union doit prendre en charge les relations entre les mutuels de santé et les hôpitaux, là où les mutuels de base prennent en charge les relations entre les mutualistes et les centres de santé .Aujourd’hui, nous avons terminé le maillage du pays en mutuels de santé avec prés 660 mutuels de santé et des unions départementales qui sont en train d’être mises en place » a expliqué Cheikh Seydi Ababacar Mbengue, directeur général de l’agence de Couverture maladie universelle. Il Est d’avis que ces  unions départementales « vont permettre d’aller vers une prise en charge effective des populations sur l’ensemble du territoire » Cheikh Mbengue  affirme : « aucun sénégalais ne peut dire aujourd’hui qu’il est dans une commune dans laquelle il n’y a pas de mutuel de santé ».le directeur de la Cmu considère ceci comme une aubaine pour la population sénégalaise , il explique le principe de la mutualisation « avec les mutuelles de santé, la cotisation est de 3500 Francs Cfa par personne par an , complétée par l’Etat à hauteur de 3500 francs par personne. De ce fait la personne se retrouve avec 7000 francs, qui lui permettent d’accéder aux soins avec une couverture de 80% par la mutuelle de santé dans le but d’offrir une prise en charge de qualité aux mutualistes.» Initiée en 2013, Cheikh estime que la Cmu a un taux de couverture qui avoisine les 50% et pourrait atteindre les 75% en 2017.Concernant les 41 milliards mis sur la Cmu par le Japon, M. Mbengue déclare : « la communauté internationale a voulu écouter le message du président Macky Sall sur la couverture de maladie universelle .Elle considère que le Sénégal est aujourd’hui un pays qui sert d’exemple en ce qui concerne l’engagement pour la réussite de la Cmu. C’est dans ce sens que le Japon nous a octroyé ce financement qui va permettre de prendre en charge un certain nombre de dépenses en attendant que l’élaboration de la stratégie de financement de la Cmu nous permette de mobiliser des financements pour qu’à partir de 2018  , qu’on puisse y aller. »

                                                    

Deux dames, deux styles un idéal

Mariama Ba et Mame Younousse Dieng


Leurs plumes ont charmé plus d’un par la pertinence des thèmes développés .Mariama Ba et Mame Younousse Dieng, deux figures emblématiques de la littérature sénégalaise aux styles différents avec une préoccupation commune l’amélioration des conditions féminines. Grace au livre « invention merveilleuse de l’astucieuse intelligence humaine .Signes divers , associés en sons , sons différents qui moulent le mot .Agencement de mots d’où jaillit l’idée , la pensée , l’histoire , la science et la vie .Instrument unique de relation et culture , moyen inégalé de donner et de recevoir » , elles ont pu analyser la société sénégalaise de sorte que leurs œuvres peuvent servir de miroir.


Elles sont nées dans des lieux différents, à des époques différentes, ces deux monuments des littératures aux plumes d’or ont longtemps  joué sur le sentiment des infatigables « dévoreurs » de livres .Par un génie créateur et un verbe tantôt ironique, tantôt comique, elles ont séduit, capté et marqué à jamais tant de générations qui aiment flirter les pages.
L’une Mariama Ba est née en 1929, elle a été élevée par ses grands-parents dans un milieu musulman traditionnel. Son père, Amadou Bâ, est devenu ministre de la Santé du premier gouvernement sénégalais en 1957. En 1939, soit 10 ans après la naissance de Mariama Ba, Mame Younousse Dieng naquit dans la ville sainte de Tivaouane .Après avoir fréquenté l’école coranique et l’école française, ces deux dames deviennent des institutrices, des éducatrices par amour pour l’éducation et les lettres.
Mariama Bâ et Mame Younousse Dieng ont milité   dans beaucoup d’associations féminines en propageant l’éducation et les droits des femmes.
En 1979, Mariama Ba publie son premier roman aux Nouvelles éditions africainesUne si longue lettre, dans lequel Ramatoulaye fait le point sur sa vie passée sous forme épistolaire, à l'occasion de la mort de son mari, abordant l'ambition féministe africaine naissante face aux traditions sociales et religieuses. Dès sa sortie, il connaît un grand succès tant critique que public, et obtient le Prix Noma lors de la Foire du livre de Francfort en 1980.En 1992 , 13 ans après la publication d’une si longue lettre , Mame Younousse Dieng publie son premier roman intitulé l’ombre en feu , œuvre dans laquelle elle évoque l’amour , l’éducation des enfants , les castes au Sénégal..
Mariama Ba  meurt en 1981 d’un cancer avant la sortie de son deuxième roman, Un chant écarlate, racontant l'échec d'un mariage mixte entre un Sénégalais et une Française, du fait de l'égoïsme de l'époux et des différences culturelles.
Primordialement, leurs œuvres reflètent les conditions sociales de leur entourage immédiat et de l’Afrique en général, ainsi que les problèmes, qui en résultent, tels que polygamiecastesexploitation des femmes , l’opposition de la famille, manque de capacité de s’adapter au nouveau milieu culturel face à des mariages interraciaux. La particularité de Mame Younousse Dieng, c’est son roman en wolof  « Awo bi », publié en 1992 à Dakar ainsi que  des poèmes et des traductions, par exemple, l’hymne national qu’elle a traduite en 1961. Elle s’en est allée le vendredi 1er avril 2016 à son domicile à Dakar après avoir dévoilé son style et ses sources d’inspiration « Je voudrais que mes héroïnes soient à l’image de la femme noire, africaine en général, sénégalaise en particulier, qu’elles représentent pleinement la Sénégalaise du 20e siècle pour transmettre à la postérité des modèles de femmes positives, courageuses, respectables qui, sans se donner en spectacle, triomphent de la méchanceté, de la bêtise, de l’adversité insensée », avait -elle confié  dans un  entretien. L’une a vécu 52 ans, l’autre 77 ans. Elles ont toutes les publié deux œuvres qui ont fini de les installer à jamais dans les cœurs des lecteurs

    Ces deux femmes de lettre racontées par Alioune Badara Bèye
« Le président de l’association des écrivains du Sénégal analyse les styles et comportements de ces deux monuments de la littérature africaine : « J’ai eu l’occasion de les connaitre toutes les deux, j’ai connu Mariama Ba vraiment au début des années 70 avec les nouvelles éditions africaines pour son premier roman une si longue lettre. Sur le plan de l’écriture il y a même des similitudes entre Mariama et Mame Younousse, parce que dans chacune de leurs œuvres il y a une dose de langue nationale, elles parlent d’épouse, de la famille, donc de la condition féminine. Pour Mame Younousse c’est la première romancière à écrire un roman entier en wolof. Donc cela est une différence entre les deux. Mais sur le plan de la thématique elles se rapprochent en général dans les thèmes de la condition féminine et à ce niveau je pense que ce sont des enseignantes qui maitrisent parfaitement la langue française. Mais quand même en lisant Mariama Ba on sent sur le plan culturel qu’elle est très enracinée, non seulement sur les conditions de vie, mais elle est également enracinée sur les difficultés de ces conditions. Maintenant il faut avouer qu’avec Mame Younouse, elle est brillante, mais ces œuvres ne sont pas inscrites dans le programme. Par contre elle aimait voir comment la femme sénégalaise vit dans la société etc. Donc les contraintes de la femme, ça je pense que en lisant ces deux femmes on se rend compte qu’un combat a été mené pendant longtemps de par leurs écritures et par leurs thèmes.
Sur le plan de leur personnalité
Mame Younousse était une personnalité très forte, elle était plus dure que Mariama Ba sur le plan de la réflexion. Mame Younousse quand elle n’était pas d’accord sur quelque chose, toute de suite vraiment elle vous le dit carrément sans nuance, mais avec beaucoup de politesse. Par contre Mariama Ba, sur le plan de la pédagogie elle était très souple et cela se sent dans les écritures d’ailleurs, le roman de Mariama Ba, c’est une ouverture d’écriture. Et on sent une certaine élasticité, parfois même légèreté dans ses écrits parce qu’elle était très sentimentale. Par contre quand on lit « Awo bi » avec Mame Younousse, elle est plus ferme sur beaucoup de position, mais cela n’empêche que leur combat se rencontre dans la quête du mieux-être de la femme sénégalaise. »

            Le sort de la femme, un combat commun
Elles sont des femmes intègres qui ont mis leurs plumes au service de la cause féminine durant toute leur vie. Qui ne se rappelle pas de cette fameuse déclaration de Mariama Ba ? « Si être féministe c’est défendre les intérêts de la femme alors je suis féministe » .Dans les années qui ont suivi l’indépendance de notre pays, les femmes n’étaient pas aussi nombreuses dans les partis politiques ou n’occupaient pas des postes de responsabilité. Ce que Mariama Ba a dénoncé dans une si longue lettre aux pages 118 et 119 : « presque vingt ans d’indépendance .A quand la première femme ministre associée aux décisions qui orientent le devenir de notre de notre pays ? Et cependant le militantisme et la capacité des femmes , leur engagement désintéressé ne sont plus à démontrer .La femme a hissé plus d’un homme au pouvoir .La femme ne doit pas être l’accessoire qui orne , l’objet que l’on déplace , la compagne qu’on flatte ou calme avec des promesses , elle est la racine première , fondamentale de la nation , où se greffe tout apport , d’où part aussi la floraison .Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. » Mame Younousse Dieng est dans la même logique que l’auteur d’une si longue lettre sur cette  question comme l’attestent ses propos : « Si  c’est réclamer les droits de la Femme sur le plan social, professionnel  et religieux, le respect réciproque tout en étant soumise à un mari raisonnable, responsable et respectable, je suis féministe. Je n’ai jamais réclamé l’égalité entre homme et femme car, quelque part, je me sens supérieure à l’homme en ce sens que lui, est incapable d’enfanter, or  c’est le plus  grand rôle qu’un être humain puisse jouer sur terre. Je suis l’alliée de Dieu pour la continuité des espèces. « Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom ». « J’applaudis à la vaillante lutte de mes sœurs pour l’émancipation de la Femme. Mais attention à la parité pour la parité. Mettons et maintenons les filles à l’école, encadrons les femmes adultes pour avoir assez de femmes aptes aux postes de responsabilité. Il se peut même qu’un jour  il y ait plus de femmes cadres que d’hommes cadres. Ne prêtons pas le flanc devant l’Histoire, en occupant des postes de responsabilité sans  en avoir la compétence requise. »

            Chant écarlate, une œuvre posthume inconnue du grand public
Moins connue qu’Une si longue lettre, Chant écarlate, une publication posthume  est une magnifique œuvre le mariage mixte. Au-delà de la réflexion sur la différence culturelle dans le couple, ce livre nous parle d’attachement à sa culture, il nous parle des concessions que l’on doit les uns aux autres pour une vie en commun. Ce livre nous parle de tellement de choses que les gens vivent au quotidien.
La première partie du roman se fixe sur l’histoire entre Ousmane et Mireille. C’est là la mise en place du drame qui commence par une idyllique histoire d’amoureux qui se battent pour l’un pour l’autre. Ils se rencontrent sur les bancs d’un lycée dakarois et c’est le coup de foudre ultime. Ousmane Gueye, fils d’un ancien combattant, Djibril Gueye, un homme fier et de grande moralité. Ousmane est très proche de sa mère, Yaye Khadi, femme totalement vouée au bonheur de son mari et de son père. Ils sont très proches, au point où Djibril Gueye, le père, s’en inquiètera. Et ceci n’est pas neutre car la très grande proximité d’Ousmane d’avec sa mère va avoir un impact énorme sur ses choix – ou ses non-choix – dans son couple plus tard. La seconde partie du roman, elle, est fixée sur le couple Ousmane-Mireille et leur combat pour résister à la vie dans un milieu urbain entouré d’un environnement campé dans ses traditions. Mariama Ba décrit de façon magistrale le choc que peut ressentir Mireille face à l’envahissante présence de l’entourage d’Ousmane. Elle est fille unique, née et grandit dans un milieu aristocratique et elle se retrouve entourée d’amis qui viennent et partent sans s’annoncer, à tout heure, qui ne tiennent aucun cas de son chez elle, sont sans gêne et la considère à peine.
Avec une écriture magnifique, lyrique et belle. Un récit qui démarre en trombe et accroche le lecteur dès les premières lignes. Tout du long, Mariama Ba  tient en haleine ses lecteurs et leur enlève l’envie de décrocher. Selon Waly Ba, professeur de français au Lycée de Mbao : «  cette œuvre est inconnue du  grand public car elle n’est pas inscrite dans le programme éducatif mais ça n’enlève en rien sa pertinence. »
                   « Awo bi », un retour à la langue maternelle
Mame younousse Dieng a eu l’incroyable inspiration et le courage du siècle pour écrire une œuvre en wolof sans doute rendue facile par l’amour qu’elle a pour sa langue maternelle où encore l’appartenance à un cayor où le verbe est succulent .La native de Tivaouane expliquait ainsi son choix : « J’ai vécu avec une famille de griots dont la maison faisait face à la nôtre. C’était une famille extraordinaire. Je crois que la source de mon inspiration, c’est cette famille dont la maison était comme une cour royale. Une vraie école de la vie où le wolof se chante en proverbes, sentences, dictons, calembours et contes, où le savoir se transmet en poésie. Le verbe volait  haut partout et dans tous les sens. » .Amoureuse de la langue wolof, la native de Tivaouane s’est longtemps battue pour la préservation de certaines valeurs africaines telles que : le cousinage à plaisanterie, la famille élargie et l’utilisation du cure-dent à la place d’une cigarette.  Elle avait compris que c'était la meilleure façon de toucher ses compatriotes. En faisant ce choix, elle a balisé pour nous, avec générosité et courage, le chemin de la résistance culturelle.
A travers cette œuvre, on sent que le retour aux sources est fondamental pour tout pays désireux d'émerger ou de se développer. C'est lui qui donne naissance à des femmes fortes, discrètes mais vaillantes à l'instar de Ndeela, héroïne de Aawo bi, "belle et séduisante au point de faire oublier aux hommes le nom de leurs épouses" et si vertueuse pourtant. Cet être idéal est pour l'auteure un vrai joyau. "Jikko jeet wurus là", écrit-elle, en effet. Mame Younousse Dieng incarnait à la fois la tradition et la modernité : ancrée dans sa propre culture avant de s'ouvrir aux autres pour parler de la mondialisation ou du "rendez-vous du donner et du recevoir" si cher à Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal. Elle aimait dire et répéter: "Na ndey di ndey, baay di baay, gune di doom". Une manière pour elle d'appeler tout un chacun "à jouer son rôle et sa partition dans l'édifice d'une nation''
Avec le Soutien de Mame Fatou Kébé ( le Quotidien)





lundi 8 août 2016

Djibo Ka recrute pour Macky

l'Union pour le  renouveau et la démocratie (Urd) et « cinq partis de l’opposition » ont lancé ce samedi au Cices, la coalition Jappo liggeyal sunu reew dans le but de renforcer la mouvance présidentielle pour une victoire « éclatante » aux prochaines élections

C’est dans la salle 4avril du Centre international du commerce extérieur du Sénégal remplie en majorité par des femmes que Djibo Leity Ka, le coordinateur de la nouvelle coalition dénommée Jappo liggeyal sunu reew a été accueilli par une salve d’applaudissements. Cette énième coalition de la mouvance présidentielle regroupe six partis : l’Union pour le renouveau démocratique (Urd), le Mouvement pour la citoyenneté du Sénégal (MCS), le Front national démocratique (Fnd), le Mouvement national des masses laborieuses (Mnml), le Parti pour la liberté et la citoyenneté –Defar-jiko yi (Plc) ainsi que le Parti des hommes de bonnes volontés (Hbv). « Cette coalition initiée n’est pas une concurrente de Benno bokk yakaar, elle vient la renforcer pour la bonne marche du pays en accompagnant le président de la République dans toutes ses initiatives. » a déclaré l’ancien ministre de l’intérieur du Sénégal sous Diouf. Il poursuit « les Partis qui ont rallié cette coalition avaient voté Non lors du référendum du 20 mars dernier. » Concernant les motivations de Jappo liggeyal sunu reew, Youssou Diop, leader du Front national démocratique (Fnd) affirme « notre démarche est guidée entre autre par la volonté manifeste du Chef de l’Etat de porter le Sénégal parmi les pays émergents par la réalisation du Plan Sénégal émergent, qui est un document de valeur prenant en compte l’ensemble des secteurs du développement » .S’agissant des prochaines électorales de 2017 et 2019 , le chef de file des rénovateurs décline les objectifs de cette nouvelle coalition « notre coalition se veut un allié du président de la République et compte travailler avec toutes les forces vives qui gravitent autour de sa personne pour lui assurer une victoire lors des prochaines élections législatives de 2017 et la présidentielle de 2019 .»

vendredi 15 juillet 2016

Situation des enfants de la rue : 45 ans aprés l'Etat s'active

les téléfilms asiatiques ravissent la vedette à la comédie




Il est 22 heures sur la RTI2, après quelques minutes de publicité, la deuxième chaine de télévision ivoirienne diffuse le téléfilm intitulé « LE DESTIN DE JOAYA »
Assis sur une natte, enfants et adolescents sont insensibles aux va et vient des gens. Seul le petit écran attire leur attention .Les téléspectateurs se sentent acteurs, ils suivent commentent et mettent en évidence leurs émotions à travers des sourires, des remontrances et des sautillements
Quand on assiste à cette scène, on se rend compte qu’ils sont dans la peau des personnages du téléfilm
Interrogé sur le sens de ce téléfilm qu’il suit avec attention, Ameth Ndiaye un enfant de 10ans en classe de CE1 ne veut pas manquer un seul épisode .Il justifie son attachement à ce téléfilm par son caractère divertissant. Il avoue que ce téléfilm lui permet  de se détendre et d’évacuer le stress.
Il juge ce téléfilm agréable à suivre. Les personnages qui le fascinent sont : l’actrice principale JOAYA et ASSAD
Quant à Bakhaw, la quarantaine révolue, couchée sur son lit, elle a les yeux rivés sur le petit écran .Elle se concentre au fur et à mesure que le suspens s’intensifie. Elle suit ce téléfilm car selon elle les Sud-américains produisent des téléfilms pleins d’enseignement  « ces films nous éveillent, nous divertissent, on se détend et on adopte des modes de vie et des habitudes. Mes personnages préférés sont ASSAD et sa mère »
L’autre téléspectatrice s’appelle Hassanatou, elle est âgée de 18 ans, teint clair, taille moyenne, bien assise et parée en rouge et noir, elle suit le téléfilm avec intérêt et enthousiasme .L’amour qui existe entre JOAYA et ASSAD la pousse à suivre ce téléfilm .Ces personnages préférés sont  JOAYA et NICKAD »*

En les observant  suivre ce téléfilm on se rend compte qu’ils sont intéressés et qu’ils prennent ses acteurs comme des idoles. Il adopte des comportements et des modes de vie .Et ceci laisse une empreinte dans leurs attitudes                                                                                       

les castes au sénégal


                                    

                     UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
                   
                                       CESTI
CULTURE GENERALE  AVEC DR SAIDOU DIA
THEME DE L EXPOSE : LES CASTES AU SENEGAL
PRESENTE PAR : DEMBA DIENG

                        PLAN
I-historique
II-CONTEXTUALISATION
III-ISLAM ET CASTES
IV-CONSEQUENCES
V-LA QUESTION TRAITEE PAR CERTAINS ECRIVAINS
VI-LES CASTES A L’HEURE ACTUELLE
Vii-conclusion
Viii-SOURCES





    I-  HISTORIQUE
Depuis la période préislamique, le Sénégal comme beaucoup d’autres pays ont connu une hiérarchisation de leurs populations. Allant des classes supérieures à celle dites inférieures, ces dernières peuvent se distinguer à partir de la division sociale du travail, de l’hérédité, de l’endogamie et de la professionnalisation .La stratification sociale révèle deux systèmes à partir desquels s’effectue la hiérarchisation sociale : le système des castes et le système des ordres
En effet, ces deux types de classification sociale caractérisent beaucoup de sociétés et au Sénégal c’est surtout dans la société wolof que l’on peut appréhender ces systèmes
Hormis la société wolof les castes existent aussi dans la société pulaar
Ainsi pour mieux cerner notre sujet, nous allons d’abord le contextualiser

                              II-  CONTEXTUALISATION
                    -la société wolof
Au Sénégal, deux castes sont à noter en milieu wolof : « les gers » et les « gnégno »
Les « gers » constituent la « caste supérieure » .Il s’agit des non-artisans de la société wolof. Leur spécialisation professionnelle étant mal vue, l’artisanat lui est interdit .Ce sont essentiellement des agriculteurs et accessoirement des éleveurs .Ils développent une aversion par rapport aux métiers manuels, mais ils restent attachés à certaines valeurs morales et auxquelles ils donnent un dévouement exemplaire. Ces valeurs sont :
-« le jom » ou l’honneur qui désigne la responsabilité de sa personne et de ses lignages
-« le kersa » ou la pudeur qui est la retenue dans l’acte et la parole
-« le yar » ou la bonne éducation.
Les « gnégnos » constituent « le groupe inférieur » dans la stratification sociale du travail en pays wolof. Ils sont subdivisés en trois grandes sous castes correspondant à la façon dont ils gagnent quotidiennement leur pain. On note les « jef-lekk », « sab-lekk » et les « gnoole ».

                           -La société pulaar :
On peut distinguer d’abord
1-« les rimbés » : gens libres ne faisant pas partie des castes de métiers, ils occupent le rang social le plus prépondérant et possèdent les terres les plus vastes ou les plus fertiles
§  Les torobés forment dans ce groupe « rimbé », la caste supérieure, ils représentent l’aristocratie religieuse et c’est parmi eux que se recrutaient les « almamis » et leurs électeurs
§  « Les dyawambés » se situent après les torobés, ils jouent le rôle de conseillé auprès des chefs dans les grandes familles .Ils sont aussi des cultivateurs, commerçants ambulants, des marchands de bétail et de tissus
§  « Les Sebé » installés avant l’islamisation des toucouleurs formaient plutôt les troupes du conquérant Koli Tenguela et seraient d’anciens guerriers peuls
§  « Les Subalbé » : ils forment la caste des pécheurs .Ils possèdent beaucoup de champs, la plus grande partie des « pales », les terres les plus fertiles leur appartient .Ils détiennent le monopole de la forme de pêche la plus productive
2- «  les nyembé » représentent le 2eme groupe rassemblant d’une part les castes artisanales et de l’autre les griots .Gens libres, ils sont cependant dans une position inférieure vis-à-vis des « rimbé » avec qui ils entretiennent des rapports de dépendance
D’abord chez les « artisans » :
Ø « les maabube » : ils représentent le groupe des tisserands
Ø « les Sakebe » : le groupe des cordonniers
Ø « les waylubé » : le groupe des forgerons, bijoutiers
Ø « les laobés » : le groupe des travailleurs du bois, sculpteurs de pirogues, de mortiers
Ensuite chez les griots :
Les griots font partie des « nyembé » sans être pour autant des artisans.
Ø « les awlubé » : chanteurs s’accompagnant de petits tambours
Ø « les wambaabe » : musiciens jouant du hoddu (guitare indigène) .Les griots ne se marient qu’entre eux. Ils tirent l’essentiel de leurs revenus des dons qui leur sont faits en échange des services rendus et des louanges qu’ils font aux gens appartenant aux castes supérieures
3-les captifs : ils se situent au bas de l’échelle sociale étaient à l’origine des prisonniers de guerre provenant toujours d’autres ethnies mais qui ont fini cas même par s’intégrer.
Ø « les galunkobe » : des affranchis qui se sont rachetés ou ont été libérés grâce aux services rendus
Ø « les matyube » : ne sont pas des affranchis mais ils sont pratiquement devenus libres

                       III- ISLAM ET CASTES   

L’islam incitait les musulmans à évaluer les personnes au-delà de leur statut social et de là, à rééquilibrer les disparités voulues par le système ethnico tribal de l’époque. D’autre part, il fallait protéger les nouveaux croyants des exactions portées par les polythéistes qui voyaient dans cette nouvelle religion un danger pour leurs propres intérêts .Le coran exhorte les musulmans à s’unir avec des croyants, qui comme eux avaient cette conscience de la foi et de la justice sur terre. Il s’agissait d’éviter à tout prix le mariage avec des polythéistes qui s’acharnaient à renier et à combattre une religion qui incontestablement était en faveur des plus démunis et des opprimés sur terre.
Les musulmans et les musulmanes sont donc invités à s’unir avec ceux qui comme eux étaient dans cette croyance en un DIEU  transcendant, symbole d’un monothéisme épuré de toutes les divinités matérielles et de toutes les injustices
Le verset en question stipule donc qu’il est permis « aux hommes musulmans de contracter le mariage avec des croyants »   
La religion musulmane autorise aux honnêtes musulmans à se marier avec d’honnêtes musulmanes appartenant à ceux qui ont reçu les écritures avant eux à condition de verser la dot et de vivre avec elles en union régulière, loin de toute texture   
La religion musulmane ne réserve aucune place au système des castes, elle ne permet aucune discrimination
Ø la position de la communauté mouride

« Tout mouride qui prône le sectarisme va à l’encontre des enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba ».Cette confrérie très représentée au Sénégal à l’image de son fondateur a toujours eu la détermination d’abroger le phénomène de la coterie sociale qu’encourageait l’esprit fratricide de caste et de clan qui régnait dans la société et qui empêchait l’union de ses membres et de la coopération entre eux
A travers la diffusion de l’esprit d’égalité et de fraternité musulmane entre les disciples, le Cheikh lutta donc efficacement contre ce phénomène de discrimination sociale. Le Cheikh proclamait en fait, que la supériorité doit être le fruit de la piété et de la bonne action et non celui de l’appartenance ethnique ou raciale. On peut faire allusion aussi à ses écrits dans Masaalikul djinaan, est musulman celui qui craint, sans discrimination d’aucune sorte. La couleur de la peau ne saurait être cause de l’idiotie d’un homme ou de sa mauvaise compréhension ».Cette position fait prévoir comme il nous l’apprend le principe de Dieu a formulé en ces termes : le jour où l’on aura soufflé dans la trompe, la généalogie ne comptera pas entre eux
Serigne Touba prônait le syncrétisme confrérique et l’unité (même dans la diversité) de tous les musulmans quelles que soient leurs obédiences confrèriques.Il détestait le sectarisme qui ne fait que détruire la fratrie de la communauté islamique
Ø la confrérie Tidiane

Cette position défavorable au sectarisme est aussi celle des autres guides spirituels. Par exemple Seydi el hadji Malick Sy fustigeait fermement toute attitude sectaire dans son ouvrage intitulé « kifayat al raghibin ».L’auteur de cet ouvrage cite à ce propos le hadith ou le prophète sws disait : « vous ne serez pas de vrais croyants tant que vous n’arrivez pas être mutuellement attachés par l’amour fraternel »

son petit-fils Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum lui emboite le pas en affirmant que : « l’homme n’est autre chose qu’un élément de synthèse dont l’humilité reste non seulement le fondement , mais la signification de sa grandeur .C’ est effectivement un moyen et une occasion pour Dieu tombé du ciel de redevenir ici-bas le favori de la compétition inter-universelle .C’est là le sens que le créateur accorde à la liberté et c’est une manière qui lui est singulière de désigner un vicaire, un sens et une manière qui ont pour point de référence la dignité qui fait appel chaque jour à toutes les dispositions physico-cérébrales afin que l’équilibre soit maintenu à tous les niveaux chez l’homme et dans tous les domaines où il évolue :c’est l’âme avec son inclination au sacré c’est l’intelligence avec sa soif de découverte , c’est l’esprit avec ses ressources inépuisables ,c’est la passion plongée dans sa quête d’approfondissement perpétuel et de divertissement , c’est le corps humain avec son légitime besoin d’aliments nutritifs , c’est surtout l’homme , élément qui est là pour en assurer équitablement la répartition .Sinon tout est obscur dans le plus obscur des mondes. Les musulmans sont d’égale dignité »

                           IV-  CONSEQUENCES
1-le takku suff (mariage en cachette)
Dégoutés par ce qu’ils considèrent comme une injustice, il en a qui décident contre vents et marées de bâtir un foyer avec la personne de leur choix, qu’importe son rang social. Seulement, d’autres poussent l’audace jusqu’à se marier à l’insu de leurs proches. Ils ont préféré porter leur choix sur un mariage d’amour au lieu de de marier dans la clandestinité. D’après les témoignages requis, ces couples paient un prix en optant le mariage en cachette :
Ils ne pourront pas avoir librement des enfants .Avec ce type d’union, ils n’ont aucunement la chance de perpétuer le nom de leur lignée puisque le plus souvent, les deux familles ont du mal à accepter les enfants nés de cette union, ils risquent simplement d’être rejetés .Ils tiennent tête à cette société qui choisit comme référence la tradition en lieu et place de la religion à laquelle ils se réclament.
Fatou Diop et Falaye Ndiaye se prononcent sur la question
                               «     FATOU DIOP
                           ETUDIANTE à l’UCAD »
« Il est temps de jeter ces systèmes de caste aux oubliettes car on est au 21E siècle, on ne doit plus accorder beaucoup d’être à cela .Moi par exemple je ne ferai jamais du « TAKKU SUF » car je suis asse courageuse pour m’affranchir  de ces pratiques insensées »
                             «  FALAYE NDIAYE
                 CHAUFFEUR MARIE A UNE CASTEE »
« Moi ma femme est une bijoutière et je l’ai épousée en faisant abstraction à ce que disent les autres, j’ai résisté aux moqueries et diatribes pour moi il n’y a que nos deux avis qui comptent. Qui choisit renonce je l’aime et je me suis marié avec elle dans les règles de l’art. »
2-Amour impossible et dislocation de la famille
Le mariage dans la société sénégalaise est un acte sacré qui unit deux personnes pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Et pourtant, le mariage dont le soubassement est l’amour que l’on porte à son prochain a connu de véritables bouleversements causés par une vision très conservatrice de nos grands-mères .La société sénégalaise malgré les influences de l’occident conserve toujours quelques idées reçues, grâce à notre éducation ‘est ainsi que les castés n’ont pas le droit d’épouser les nobles, conséquences : l’amour impossible et la dislocation familiale
« Fanta s’est mariée avec un griot depuis deux ans .Et depuis, c’est la séparation avec sa famille qui ne lui pardonne pas de s’être mariée à un « guewel ».Je ne pensais pas que ma famille attachait une telle à ses histoires. C’est complètement dépassé, nous sommes au 21E siècle et ces problèmes de caste doivent être derrière nous »

   V-LA QUESTION TRAITEE PAR CERTAINS AUTEURS SENEGALAIS

Ø Cheikh Anta Diop

Le natif de « caytu » pense que : « le système est né d’une division du travail, mais sous un régime politique avancé, monarchique car on ne trouve jamais de castes sans noblesse .Cependant, il est fort probable que la spécialisation dans le travail qui a abouti à l’hérédité du métier dans le système des castes à l’échelle familiale et individuelle s’est élaboré depuis l’organisation clanique »
Ø Mariama Ba

L’auteur d’une si longue lettre ne parvient pas à comprendre le système des castes. Cette problématique occupe une place de choix dans son œuvre. Comme l’atteste ce texte extrait des pages 62 et 63 : « Et puis, une bijoutière peut-elle avoir de la dignité, de l’honneur ? C’est comme si l’on se demandait si tu avais un cœur et une chair. Ah pour certains, l’honneur et le chagrin d’une bijoutière d’une Guélawar. » .Cette lettre de Aïssatou à son mari Mawdo Ba traduit également la position de la romancière sur la question : « Mawdo, les princes dominent leurs sentiments pour honorer leurs devoirs. Les autres courbent leur nuque et acceptent en silence un sort qui les brime. Voilà, schématiquement, le règlement intérieur de notre société avec ses clivages insensés. Je ne m’y soumettrai point. »
Ø Nafissatou Niang Diallo

La native de Tilène, à l’image de Mariama Ba ne cautionne pas le système des castes. Cet extrait de la page 108 de son roman la princesse de Tiali en est une parfaite illustration «  j’ai toujours eu raison de la mépriser, cette griotte plus que tout autre .Sa beauté diabolique a ensorcelé mon fils. Je m’en suis méfiée dès l’instant ou je l’ai vue. Une ambitieuse sans vergogne .Une effrontée sans éducation qui a osé braver mon regard ; ce regard qui a courbé l’échine de tant de princes .Elle est venue troubler mon fils, le provoquer, le relancer jusque sous son toit .Ses gris-gris ont eu raison de lui, mais jamais il ne l’épousera. Détruire des principes qui existent depuis des générations ? Souiller ma descendance ? Une tache à jamais indélébile dans ma famille ? La mort, oui la mort de Bocar »
              VI-LES CASTES A L’HEURE ACTUELLE
Il faut retenir que même si les systèmes des castes ont connu des bouleversements dus à de nouveaux facteurs comme l’avènement de l’Islam.
Les « gnégnos » malgré l’islamisation peuvent difficilement se marier en dehors de leurs castes .Nous avons vu que certains d’entre eux se sont spécialisés dans les études religieuses pour devenir marabout, abandonnant la pratique des métiers traditionnels .Cette reconversion c'est-à-dire dans le domaine matrimonial par la création de sous-groupes ayant une tendance à l’endogamie mais pratiquant assez l’hypergamie.
L’échange socio-économique entre castes se limite à cet aspect cérémonial et ostentoire.Au niveau professionnel , les « gnégnos » sont encore seuls dans l’artisanat traditionnel qu’ils réussissent encore à exercer en ville malgré la concurrence industrielle , en parvenant à moderniser les techniques et à s’adapter aux gouts de la clientèle : ils sont bijoutiers , cordonniers , les « rabb » sont dans la maroquinerie , les maabo dans la vannerie .On les rencontre aussi en grande nombre dans l’artisanat moderne !menuiserie métallique ,horlogerie , tapisserie. En général, les castes sont en train de disparaitre.
                             CONCLUSION
En définitive, depuis l’avènement des castes et des ordres monarchiques caractérisés par l’existence d’une hiérarchie sociale constitutive de systèmes d’inégalité, et de domination, nos sociétés ont eu à fonctionner sous cette stratification .Mais sous l’influence de l’islamisation et de la modernisation des sociétés.
                            SOURCES
Diop Cheikh Anta, l’Afrique noire traditionnelle, Présence Africaine, Paris 1960
Diop Abdoulaye Bara, la société wolof, tradition et changement, Paris Karthala, 1981, 359 p
Ba Mariama, une si longue lettre, NEAS, 2006
Niang Nafissatou Diallo, la princesse de tiali, NEAS 2000
Le quotidien du 27 décembre 2014