Chez eux, rien ne se gâte, rien ne se perd, tout se transforme. Ces polytechniciens récupèrent les machines
vouées à la casse pour les réintégrer dans le circuit. Avec tact et talent.
Leurs matières proviennent des poubelles.
Le processus est simple. Il ouvre
plusieurs machines, fait des tests. Les parties non endommagées sont
conservées. Ensuite, il vérifie la compatibilité avec les éléments amassés.
S’il n’a pas toutes les composantes, il fait recours à d’autres ordinateurs qui
ne marchent plus. La phase la plus ardue est l’assemblage. Ça peut prendre des
jours. Il faut aussi des vérifications
et plusieurs essais. Cette étape exige concentration et patience pour ne pas
rendre vaines des heures de travail. « Nous ramassons les machines qui ne
fonctionnent pas pour les recycler.
C’est un travail difficile qui prend du temps et de l’énergie. Nous nous
enfermons dans ce laboratoire pour travailler en toute quiétude », déclare t-il
les fils à la main, les yeux rivés sur sa table de travail.
Ce recyclage n’a pour le moment aucun but
lucratif. « Nos projets visent à montrer aux gens que l’ordinateur n’est pas
aussi complexe que ça. Avant, c’était un mythe. Mais maintenant, nous avons réussi
à ouvrir une machine, enlever toutes les pièces pour fabriquer d’autres »,
s’enthousiasme le coordonnateur du club ROBOTECH. A ce stade, ledit club a
recyclé 5 ordinateurs. Ces derniers sont utilisés lors de l’impression des
documents et autres travaux.
Hormis ceux de leur
établissement, il apporte aussi cet appui à des lycées dans le cadre de leurs
activités de fin d’année. Ce recyclage est aussi une manière de lutter contre
les déchets mécaniques. « C’est aussi un moyen de préserver
l’environnement », soutient-il.
L’initiative et les actions du club sont bonnes
même si certains étudiants fustigent le manque de communication. « Les
membres de ROBOTECH font un excellent travail. Le principal problème reste le
manque de communication. Beaucoup d’étudiants ne sont pas au courant de son
existence. Et ce n’est pas normal. », constate Bamba Seck étudiant en
deuxième année au département d’informatique dudit établissement.
A l’atelier technique du Cesti, l’ambiance
détermine le milieu. Les ordinateurs en réparation attirent les attentions. Disques
durs, claviers et batteries sont éparpillés sur une grande table. Des câbles,
testeurs, et fils sont suspendus sur le mur. Les techniciens vaquent à leurs
occupations. L’un d’eux, Alioune Badara Youme, considère ces travaux comme un
pas important. « Avec le recyclage, les étudiants peuvent renforcer leurs
capacités. Beaucoup de machines vouées à la casse dorment aujourd’hui dans les
instituts » soutient–il le sourire aux lèvres. L’homme à la tunique
bleue estime que « ce projet est
salvateur » pour l’environnement. A ce rythme, ces « doigts ingénieux
de l’Ucad », ne comptent pas laisser un seul déchet mécanique polluer la
nature.